Le psychanalyste québécois Guy Corneau s'est éteint jeudi à l'âge de 65 ans. Sa soeur Johanne, qui faisait carrière en arts visuels sous le nom «Corno», est décédée juste avant Noël.

Guy Corneau, qui était originaire du Saguenay, aurait eu 66 ans le 13 janvier.

M. Corneau s'était fait connaître du grand public comme auteur, animateur et conférencier. 

Son livre Père manquant, fils manqué, paru en 1989, avait un immense succès au Québec et à l'international.

Il avait été atteint d'un cancer à un stade avancé il y a 10 ans, mais avait survécu et tiré un livre - intitulé Revivre! - de son expérience.

Son dernier ouvrage L'amour en guerre, publié en 2015, explore les relations amoureuses en analysant les liens que les hommes et les femmes ont entretenus avec leurs parents.

Guy Corneau s'était tourné vers le théâtre au cours des dernières années.

M. Corneau était le fondateur du Réseau Hommes Québec, un organisme sans but lucratif offrant des services d'entraide pour hommes.

M. Corneau laisse entre autres dans le deuil un jeune fils de 5 ans.

Il avait été fait membre de l'Ordre du Canada en 2012.

En entrevue avec La Presse canadienne, le docteur Réjean Thomas a rendu hommage au « parcours exceptionnel » de son grand ami, avec qui il avait livré plusieurs conférences.

« En psychologie, il y a parfois des livres plus faciles, des livres vendeurs, à la recherche de solutions miracles, a-t-il lancé. Guy, ce n'était pas ça. »

Il a salué la « rigueur scientifique » de son collègue, soulignant que ses oeuvres demandent une grande introspection.

« Ça a été un des rares à s'intéresser à la souffrance des hommes », a-t-il avancé, rappelant au passage ses grands talents de communicateur.

« Tous ceux qui le connaissent vous le diront, c'est un être d'une sensibilité, d'une douceur, d'une tendresse incroyables », a ajouté le docteur Thomas, joint en Colombie.

« Je ne peux pas m'empêcher de penser à Line, la soeur survivante, qui perd tout ce monde-là », a ajouté celui qui connaît les Corneau depuis « au moins 35 ans ».

- Avec La Presse canadienne