Toujours en libération conditionnelle, l'ex-président-directeur général de Norbourg, Vincent Lacroix, ne sera plus forcé de faire du bénévolat auprès des démunis. La Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) a décidé de ne pas prolonger cette condition puisqu'il a « bien cheminé » et qu'il « démontre une meilleure compréhension de [sa] criminalité et des répercussions qui en ont découlé », peut-on lire dans la décision rendue le 6 décembre que La Presse a obtenue.

« Cette activité de bénévolat semble vous avoir permis de travailler sur votre conscience sociale et votre empathie. Vos intervenants notent une certaine conscientisation relativement aux gestes que vous avez posés », a écrit le commissaire dans son rapport.

« Vous semblez vous rendre compte que votre mode de vie, à l'époque de vos délits, était absolument démesuré et essentiellement basé sur la recherche du luxe et du prestige. Vous vous êtes éloigné des valeurs matérielles et avez adopté un mode de vie simple », poursuit-il.

Au terme du rapport de trois pages, la CLCC conclut qu'aucune mesure ne sera prise pour prolonger la condition selon laquelle Vincent Lacroix doit participer à des activités de bénévolat, notamment parce que « le risque [qu'il] représente pour la société n'en sera pas augmenté pour autant ». La décision finale suit ainsi les recommandations du Service correctionnel du Canada (SCC) qui, sur le terrain, assure la surveillance de Lacroix.

Respect des règles

On apprend dans le rapport que Vincent Lacroix poursuivait des activités de bénévolat à raison de huit heures par mois, qu'il occupe son temps « de façon constructive », qu'il travaille dans un organisme où les représentants sont « satisfaits de son rendement » et qu'il respecte les règles et conditions lui ayant été imposées. Il remet notamment son budget tous les mois et « semble vivre du salaire [qu'il] gagne, avec l'aide de [sa] conjointe ».

Lacroix s'est vu imposer une série de conditions lors de sa libération conditionnelle complète, en février 2014. Il devait notamment effectuer un nombre d'heures de bénévolat chaque mois auprès des démunis, l'objectif étant d'imposer chez lui une introspection.

Le scandale Norbourg a éclaté en août 2005. Vincent Lacroix a été condamné pour avoir orchestré une fraude de 113,5 millions auprès de 9200 investisseurs. Il a écopé d'une peine de 18 ans (une peine criminelle de 13 ans et une peine pénale de 5 ans moins un jour) en vertu d'infractions à la Loi sur les valeurs mobilières. Il devra respecter les conditions spéciales qui lui sont imposées jusqu'à la fin de sa peine globale, en 2026.

- Avec la collaboration de Daniel Renaud, La Presse