Au cours de la dernière année, les demandes pour recevoir de l'aide alimentaire ont augmenté de 300 % dans la région de Valleyfield, a révélé ce matin la Table régionale des organismes communautaires et bénévoles de la Montérégie (TROC-Montérégie). La hausse est si grande, que des organismes communautaires ne pourront offrir cette année de paniers de Noël et devront se contenter de verser les denrées en aide de dernier recours.

«Si on donnait tout en panier de Noël, en février, on aurait manqué de denrées. C'est la décision qui a été prise parce que la demande est trop grande», affirme Danielle Goulet, présidente de la TROC-Montérégie.

«Ce gouvernement a "scrappé" tout ce qui est social», critique pour sa part André Couillard, de la Maison d'hébergement dépannage de Valleyfield, qui ne cesse de voir la détresse augmenter sur son territoire.

Mme Goulet a souligné que le Plan d'action interministériel en itinérance 2015-2020, adopté il y a deux ans, a jusqu'à maintenant eu très peu d'effet. «En Montérégie, la situation se dégrade: fermeture de centres locaux d'emploi, recours accru aux banques alimentaires, listes d'attente interminables pour l'accès aux logements sociaux, etc.», dit-elle.

Pour Mme Goulet, le Plan d'action du gouvernement est jusqu'à maintenant une «coquille vide», car lié à aucun montant. «On nous demande de faire plus avec rien. Le ministère de la Santé et des Services sociaux est le maître d'oeuvre de ce plan d'action et doit faire plus», affirme-t-elle.

En plus d'avoir adopté la loi 25 qui permet de couper le revenu de dernier recours des premiers demandeurs d'aide sociale, le gouvernement développe très peu de logements sociaux, critiquent la TROC-Montérégie et ses alliés. «Le gouvernement de Philippe Couillard diminue la construction de nouvelles unités de logement social de 3000 à 1500 unités par année pour l'ensemble du territoire. C'est nettement insuffisant», dénonce Mathieu Frappier du Réseau SOLIDARITÉ Itinérance Québec.

«Comment lutter contre l'itinérance si on ne travaille pas sur les causes? Sans action, la situation va encore s'aggraver», dénonce Mme Goulet, qui presse la ministre déléguée aux services sociaux, Lucie Charlebois, de «mieux défendre ce dossier».