Le Bureau de la sécurité des transports (BST) du Canada demande à nouveau que des enregistreurs de conversations de poste de pilotage ou de données de vol soient installés dans les petits avions transportant des passagers, après qu'un écrasement d'avion eut fait quatre morts la semaine dernière en Colombie-Britannique, dont l'ancien premier ministre de l'Alberta Jim Prentice.

La présidente du BST, Kathy Fox, a souligné que son organisation faisait cette recommandation depuis 1991.

Sans ces appareils d'enregistrement, le BST affirme que son enquête sur l'écrasement de jeudi dernier, près de Kelowna, d'un appareil Cessna Citation, va être particulièrement difficile.

«L'accident qui vient de se produire nous rappelle une fois de plus l'importance de tels enregistreurs. Si nous voulons être en mesure de trouver la cause sous-jacente de ces accidents tragiques, Transports Canada et le secteur de l'aviation doivent prendre immédiatement des mesures pour enfin régler cet enjeu de sécurité», a précisé dans un communiqué Mme Fox.

L'avion impliqué dans l'accident, propriété de Norjet Inc., n'était pas équipé d'enregistreurs de conversations de poste de pilotage (CVR) ou de données, et il n'était pas non plus tenu d'en avoir.

Au Canada, seuls les aéronefs multimoteurs commerciaux à turbomoteurs exploités par deux pilotes et qui transportent six passagers ou plus sont tenus d'avoir un CVR à bord.

Le BST a demandé que soient installés ces enregistreurs après avoir enquêté sur l'écrasement mortel d'un avion-ambulance dans le nord de l'Ontario en 1988.

Selon le Bureau, l'industrie a depuis développé des enregistreurs légers qui peuvent être installés sur de plus petits avions à «faible coût».

Le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, a déclaré en entrevue lundi qu'il a demandé à son personnel de lui revenir avec des propositions de règlement pour de tels enregistreurs CVR sur les petits appareils.

«La réalité est que ces enregistreurs de conversations de postes de pilotage était des dispositifs très dispendieux», a-t-il dit.

«Je crois que nous devons regarder les nouvelles technologies disponibles qui sont moins chères et évaluer le tout de cette perspective parce que manifestement dès nous avons l'information qui précède un accident possible, c'est utile».

Il ne pouvait préciser quels changements seraient faits, disant seulement qu'ils viseraient une série d'aéronefs et correspondraient aux standards établis par l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) et par les États-Unis.

Transports Canada a dit dimanche que sur de petits appareils, la décision d'installer cet équipement revient au pilote, parce qu'il n'y a généralement pas de conversations de poste de pilotage à enregistrer et que les transmissions de trafic aérien sont enregistrées par NAV Canada, la société qui possède et exploite le système de navigation aérienne civile au pays.