Le gouvernement libéral mène une refonte d'un programme dans le but d'encourager plus activement la création de projets innovateurs dans le combat contre la pauvreté et l'itinérance.

Ottawa a annoncé, lundi, qu'il se tournait vers des «microsubventions» ciblées et des sources de financement à court terme pour aider des organisations à concevoir et tester de nouvelles manières de réduire l'itinérance et trouver le moyen de les mettre en vigueur à l'échelle du pays.

L'appel de propositions est ouvert jusqu'au 14 novembre. Les nouveaux programmes de financement offriront jusqu'à 25 000 $ pour les projets à portée plus restreinte et jusqu'à 500 000 $ pour les projets de plus grande envergure qui seront instaurés au cours des deux prochaines années.

Le financement viendra d'une somme de 12,5 millions de dollars mise de côté par le gouvernement fédéral dans son plus récent budget, dont 7,5 millions qui doivent être injectés durant le présent exercice fiscal.

Le ministre du Développement social, Jean-Yves Duclos, a affirmé que l'argent serait destiné aux projets visant à prévenir et à réduire l'itinérance, plus particulièrement chez les Autochtones, les jeunes, les femmes fuyant la violence et les anciens combattants.

Les nouvelles sources de financement ont été dévoilées lundi, quelques semaines après que M. Duclos eut demandé à son ministère de refaire ses devoirs sur la manière de dépenser les 12,5 millions de dollars prévus dans le budget pour la Stratégie des partenariats de lutte contre l'itinérance (SPLI).

Au cours des deux dernières années, le programme a donné du financement à des «projets non sollicités au cas par cas», ont indiqué des responsables à M. Duclos à la fin juin. À ce moment, le gouvernement avait déjà alloué 2,2 millions de dollars à quatre projets voués à recueillir davantage de données sur l'itinérance et tester de nouvelles manières de répertorier et d'aider les personnes itinérantes.

Le ministre avait répondu aux fonctionnaires, le 20 juillet, qu'il souhaitait davantage d'options de financement.

Lundi, M. Duclos a affirmé que le gouvernement voulait essayer de nouvelles approches concernant les programmes sociaux.

«Faire les choses autrement signifie écouter ce qu'a à dire la communauté», a-t-il affirmé, lors de l'annonce à l'Université d'Ottawa.

Cela pourrait vouloir dire une collaboration avec le secteur privé, a-t-il indiqué.

Le gouvernement fédéral a démontré de l'intérêt pour les stratégies économiques et sociales, dans le cadre desquelles des investisseurs privés financent des programmes sociaux comme la formation professionnelle, dans l'espoir de réaliser un rendement grâce à des paiements gouvernementaux. Pour le gouvernement, le risque est transféré à l'investisseur privé et les paiements sont faits seulement s'il y a un impact social vérifiable qui réduit les coûts de l'assurance-emploi, par exemple.