Cinq citoyens bruxellois ont déposé une poursuite mercredi contre le gouvernement régional de Bruxelles exigeant «des mesures concrètes» contre la pollution de l'air, dans une agglomération régulièrement pointée du doigt pour ses routes congestionnées.

Les cinq plaignants sont soutenus par un organisme privé de défense de l'environnement appelé ClientEarth.

Le moteur diesel et son dioxyde d'azote au banc des accusés

La poursuite vise en particulier les concentrations de dioxyde d'azote (NO2) dans l'air, qui proviennent, pour les deux tiers, du trafic automobile, a expliqué à l'AFP Ugo Taddei, avocat pour cette ONG de juristes spécialisés en environnement : «67% des émissions de NO2 proviennent du trafic automobile, et à l'intérieur de ces deux tiers les moteurs diesel sont en cause pour 90%», d'après le juriste italien.

Il reproche au gouvernement de la Région Bruxelles-Capitale de n'avoir adopté qu'en juin 2016 un «Plan Air Climat Energie» pour s'attaquer aux émissions polluantes, alors qu'une directive de l'UE datant de 2010 rappelait aux Etats membres leurs obligations en la matière.

En outre, «les mesures envisagées (par ce plan) restent beaucoup trop générales et ne sont pas conformes aux exigences de la Directive européenne sur la qualité de l'air», souligne ClientEarth dans un communiqué, exigeant «un véritable plan contre la pollution de l'air» à Bruxelles.

L'action, intentée devant une juridiction civile du tribunal de première instance de Bruxelles, pourrait déboucher sur un jugement dans un délai de 12 à 18 mois, selon l'ONG.

La poursuite met en lumière les violations des seuils d'émissions polluantes en Europe, en grande partie liées aux émanations spécifiques des moteurs diesel.

«Le problème n'est pas seulement bruxellois, il y a des violations partout à travers l'Europe, mais Bruxelles est une des villes les plus congestionnées en Europe et c'est clair qu'ici on est en droit de demander un air plus propre», a ajouté Me Taddei.

En Belgique, il y a eu en 2015 «plus de 500 000» voitures neuves immatriculées, une hausse de 3,8% par rapport à 2014, selon le dernier rapport annuel de la Fédération belge de l'industrie automobile et du cycle (Febiac).