Une cérémonie a eu lieu mardi pour commémorer les 10 ans de la fusillade survenue au Collège Dawson et se souvenir de la jeune étudiante morte dans la fusillade, des 16 blessés et de toutes les autres victimes, mais aussi afin de célébrer les héros de cette journée tragique.

Des centaines de personnes se sont rassemblées dans la cour du Collège Dawson de Montréal, près du jardin de la paix, inauguré il y a quelques années afin que les étudiants puissent se tourner vers l'avenir avec espoir.

Les parents d'Anastasia De Sousa, qui est morte sous les balles du tireur Kimveer Gill le 13 septembre 2006, y ont assisté mardi. Louise Hevey De Sousa et Nelson De Sousa se sont dits touchés, peu après les discours, du soutien et de l'amour de tous ceux présents.

«Ça signifie qu'on est entouré d'amour, nous, et tous les survivants de cette journée-là. Juste être ensemble, ça signifie beaucoup», a dit Mme De Sousa, en poursuivant sur des paroles d'espoir et de guérison.

Le chapiteau dressé dans la cour n'était pas assez grand pour contenir tous ceux qui avaient tenu à être présents.

Parmi eux se trouvait Micheline Chauvette, qui était étudiante à Dawson ce jour-là.

Les yeux pleins d'eau, elle a dit qu'il s'agit «d'un jour qu'on n'oubliera jamais». Elle a dit être là pour honorer la mémoire d'Anastasia et des autres victimes.

«C'est un événement excessivement tragique qui a marqué ma vie à tout jamais», a-t-elle ajouté.

Elle a confié s'être vêtue de rose pour l'occasion, car il s'agissait de la couleur préférée d'Anastasia, qui avait 18 ans. Les parents de celle-ci portaient des vêtements de la même couleur.

Dans l'arbre central du jardin, des rubans roses et blancs étaient accrochés, sur lesquels étaient écrits des messages d'amour et de paix.

En bordure du jardin, sur un banc, deux jeunes femmes s'étreignaient, en pleurant doucement, peu avant le début de la cérémonie.

Lors de celle-ci, plusieurs personnes ont offert leurs réflexions. Le directeur général du Collège, Richard Filion, qui occupait aussi ce poste en 2006, a souligné la force et la résilience des étudiants.

Selon lui, la cérémonie était importante pour le devoir de mémoire envers tous ceux qui ont été affectés, mais aussi pour rendre hommage à ceux qui ont risqué leur vie ce jour-là pour sauver celle des autres. Il a ainsi salué le courage de tous les policiers du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) et aussi du chef de la sécurité de Dawson, Vincent Pascale.

Le maire de Montréal, Denis Coderre, a notamment lancé un appel à un plus grand contrôle des armes à feu, qui a été accueilli par des applaudissements.

Il a dit qu'une façon d'honorer les victimes était de tirer des leçons de la tragédie.

«Nous devons parler du contrôle des armes au Canada, a-t-il dit. Nous devons continuer à faire pression sur les autorités. Nous devons cela à Anastasia.»

«Il y a du travail à faire», a dit à ce même sujet M. Filion.

M. Coderre a aussi loué l'intervention des policiers ce jour-là: «Nos policiers ont fait preuve d'un courage et d'un sang-froid remarquables, exemplaires même».

Sans eux et leur présence d'esprit, il y aurait eu encore beaucoup plus de victimes, a-t-il ajouté.

La mère d'Anastasia est d'ailleurs allée prendre dans ses bras après la cérémonie la policière Anne-Marie Dicaire, arrivée en premier au collège ce jour-là avec son collègue Alain Diallo. Sa reconnaissance envers les policiers était évidente alors qu'elle a attrapé aussi l'un des autres héros de cette journée-là, le policer Denis Côté, à qui elle a dit qu'elle avait espéré qu'il soit présent pour la cérémonie.

Pour clore l'événement, des papillons monarques orange ont été relâchés vers le ciel par les parents d'Anastasia et des membres de sa famille.

Photo Patrick Sanfaçon, La Presse

Pour clore l'événement, des papillons monarques ont été relâchés vers le ciel par les parents d'Anastasia et des membres de sa famille.