Une trentaine d'agents de l'Unité permanente anticorruption (UPAC) mènent aujourd'hui une nouvelle perquisition au siège social de l'entreprise Schockbéton, propriété de l'ancien grand argentier du Parti libéral du Québec, Marc Bibeau. Cette fois, ils cherchent des preuves quant à des soupçons d'infractions fiscales.

« Ce sont des perquisitions en cours d'enquête en matière fiscale », a confirmé Anne-Frédérick Laurence, porte-parole de l'UPAC.

L'opération concernerait le même dossier d'enquête qui a déjà valu d'autres perquisitions dans les entreprises de Marc Bibeau. Des documents judiciaires liés à cette enquête rendus publics en 2014 évoquaient les nombreux témoignages recueillis par les enquêteurs qui laissaient entendre que Marc Bibeau, administrateur de Schokbéton, des Centres d'achat Beauward et de Power Corporation, est « le grand argentier du PLQ, un stratège », voire « le responsable du financement du PLQ » et qu'il « suivait les donations des grandes entreprises ».

Au Québec, la loi interdit à une entreprise de contribuer à une caisse électorale.

Les documents rendus publics en 2014 précisaient que les perquisitions visaient à « mettre en lien le sujet visé et ses contacts (civils ou politiques) et [...] démontrer son implication à l'égard des articles : corruption de fonctionnaire, fraude envers le gouvernement, entrepreneur qui souscrit à une caisse électorale, abus de confiance, fraude et complot ».

Un contrat exécuté pour l'Agence métropolitaine de transport (AMT) et auquel a participé Schokbéton était aussi dans la mire de l'UPAC. Aucune accusation n'a été déposée contre qui que ce soit dans cette affaire à ce jour.

La Presse avait exposé en détail en 2010 les liens étroits entre monsieur Bibeau et le premier ministre de l'époque Jean Charest.

Des libéraux proches de M. Charest avaient déjà dit que seul M. Bibeau pouvait prétendre au titre de « responsable du financement » au PLQ. Le député de Québec Solidaire Amir Khadir avait publiquement soulevé cette proximité à l'Assemblée nationale. Il avait questionné le gouvernement sur la présence de Marc Bibeau, « un vendeur de béton, sans charge officielle », à la même table que Jean Charest lors d'un repas officiel en l'honneur du président George W. Bush en 2004.