À l'exception de la Place Nikitotek, Sherbrooke n'entend pas suivre une voie de plus en plus empruntée par d'autres municipalités de vendre le nom de ses infrastructures culturelles ou sportives à des corporations ou entreprises.

Stade Telus à l'Université Laval à Québec, Complexe sportif Promutuel et Colisée Desjardins à Victoriaville, Stade Alphonse-Desjardins à Saint-Jean-sur-Richelieu, Centrexpo Cogeco à Drummondville, Stade Stéréo+ ou Amphithéâtre Cogeco à Trois-Rivières, les édifices commandités par des partenaires privés se multiplient au Québec.

Une vente d'édifices qui rapporte des sommes intéressantes aux municipalités, universités, cégeps ou commissions scolaires qui ont adopté cette voie.

À l'Université Laval par exemple, le partenariat pour 20 ans avec Telus est de 4,55 millions $. Du côté de Victoriaville, Promutuel Bois-Francs verse 250 000 $ sur dix ans, alors que l'architecte a versé 24 000 $ pour que le terrain s'appelle Lemay Côté architectes, et que huit compagnies versent 3000 $ chacune pour associer leur nom à des vestiaires de l'édifice multisport érigé en partenariat entre la Commission scolaire des Bois-Francs, le Cégep de Victoriaville et la Ville de Victoriaville. Le Colisée Desjardins, situé à proximité, permet aux Tigres de Ligue de hockey junior majeure du Québec d'engranger 75 000 $ annuellement.

Trois-Rivières a récemment vendu le nom de son stade de baseball à Stéréo + pour  250 000 $ pour les quatre prochaines années. Cette décision, qui s'est matérialisée en juin, a fait en sorte que le stade a délaissé le nom de Fernand-Bédard qui avait été donné au bâtiment en 2001 pour rendre hommage à cet homme impliqué pendant un demi-siècle dans le monde du baseball.

Sur le plan culturel, l'amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières rapporte annuellement 250 000 $ pendant cinq ans pour une entente qui atteint 1,25 million $.

« Nous attendons des confirmations de subventions gouvernementales pour la construction d'un nouveau colisée à Trois-Rivières en bordure de l'autoroute 40. Il est certain que nous voulons vendre le nom de cet édifice. Nous avons déjà reçu des propositions en ce sens. La visibilité de cet édifice fait en sorte que nous cherchons une entente intéressante », explique le responsable des relations publiques et des médias à la Ville de Trois-Rivières, Yvan Toutant.

Ce dernier affirme que ce type d'entente avec des partenaires privés fait partie des orientations du conseil municipal trifluvien.

« C'est de l'argent frais qui arrive chez nous. Cet argent est investi dans des organisations culturelles et sportives pour les supporter financièrement », mentionne M. Toutant.

Pendant que les ententes de partenariats se multiplient partout au Québec dans la vente du nom des édifices publics, la Ville de Sherbrooke n'entend pas pour le moment emprunter cette voie pour trouver de nouvelles sources de revenus.

Le président du comité exécutif à la Ville de Sherbrooke, Serge Paquin, mentionne que la vente du nom des équipements sportifs ou culturels de la Ville de Sherbrooke ne figure pas dans les plans du conseil municipal.

« Ce n'est pas dans notre vision des choses. Nous ne sommes pas non plus à la recherche de cela », soutient M. Paquin.

Un mandat a été donné à Destination Sherbrooke l'année dernière pour identifier le potentiel d'associer un commanditaire à la Place Nikitotek. La Ville de Sherbrooke n'entend pas faire d'autres démarches en ce sens.

« Ce n'est pas une avenue que nous avons identifiée et que nous comptons emprunter. Rien n'a débloqué pour le moment à la Place Nikitotek et aucune autre cible semblable n'a été identifiée en ce sens », indique le conseiller sherbrookois.

Le nom de la Place Nikitotek bientôt vendu

Destination Sherbrooke rencontre ces semaines-ci des entreprises et corporations intéressées à acquérir le nom de la Place Nikitotek.

L'organisme paramunicipal souhaite conclure une entente d'ici la fin de l'année.

« Nous avons rencontré certains partenaires potentiels et d'autres rencontres sont prévues au cours de l'été. Le processus pour donner un nom avec une valeur à la Place Nikitotek suit très bien son cours », soutient la coordonnatrice aux communications à Destination Sherbrooke, Amélie Boissonneau.

Destination Sherbrooke a mandaté une firme en 2015 pour évaluer la valeur du nom de la Place Nikitotek dans l'éventualité de le vendre.

« Nous avons reçu les conclusions de cette évaluation en 2015. Le montant demeure confidentiel pour des raisons stratégiques. Nous souhaitons aller chercher le maximum d'une telle entente », assure Amélie Boissonneau.

L'UdeS tend l'oreille

De son côté, l'Université de Sherbrooke n'est pas fermée à l'option que le nom d'une corporation ou d'une entreprise soit associé au stade, à un espace ou à un bâtiment spécifique.

« Nous ne sollicitions pas et n'avons pas reçu d'offres. Si un partenaire significatif se présente, nous allons nous poser la question sans toutefois affirmer que la réponse sera positive. Il faut cependant se rappeler que le stade est en cogestion avec la Ville de Sherbrooke. C'est une question que nous devrions analyser ensemble. Tout dépendra du contexte et du type de proposition. Nous ne changerions pas le nom de la salle Maurice-O'Bready par exemple », explique le vice-recteur aux relations gouvernementales de l'UdeS, Alain Webster.

M. Webster explique que la campagne majeure de financement de l'UdeS est basée sur une formule où le donateur peut cibler un projet spécifique dans le cadre de la campagne « D'Avenir et de passions ».

« Souvent les donateurs ne veulent pas être identifiés. Nous suivons leur volonté parce que certains souhaitent rester anonymes », mentionne le vice-recteur.