Des centaines d'employés municipaux ont tenu jeudi matin une manifestation bruyante devant le Centre des congrès de Québec où débutent les assises des membres de l'Union des municipalités du Québec (UMQ).

Peu avant 8 h 30, le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) a déployé des membres de l'escouade antiémeute et des policiers de contrôle de foule devant les entrées de l'immeuble, après que des manifestants eurent franchi la clôture installée devant le Centre des congrès. D'autres agents ont été vus à l'intérieur.

Aucun incident n'a jusqu'ici été rapporté.

Des représentants de divers syndicats d'employés avaient tenu peu avant, à 8 h, une conférence de presse parmi les manifestants.

Le directeur québécois du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), Marc Ranger, a répété avec énergie que le ministre des Affaires municipales, Martin Coiteux, lui avait indiqué récemment que le gouvernement du Québec ne songeait pas à accorder aux dirigeants municipaux le pouvoir de décréter les conditions de travail de leurs employés.

Mercredi, à l'Assemblée nationale, le ministre Coiteux a cependant été bien moins clair, rappelant que la signature du gouvernement dans le dernier pacte fiscal, l'automne dernier, se limitait à rétablir le rapport de force des municipalités dans leurs relations de travail.

Marc Ranger a la certitude qu'un pouvoir donné aux villes de décréter les conditions de travail échouerait le test des tribunaux.

Il craint cependant que la solution du gouvernement soit la rédaction d'une formule d'arbitrage qui ne laisserait pas de marge à la négociation. Le dirigeant du SCFP a rappelé que des jugements de la Cour suprême du Canada avaient balisé le droit à la négociation.

Le président de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), Daniel Boyer, a ajouté que le régime de négociation des travailleurs du secteur public était en vigueur au Québec depuis 50 ans.

Si les municipalités du Québec subissent des baisses de transferts du gouvernement du Québec dans le cadre du nouveau pacte fiscal, ce ne sera pas aux employés à en faire les frais, a-t-il ajouté.

De son côté, le maire de Montréal, Denis Coderre, a dit mercredi qu'il s'attendait à ce que Québec respecte son engagement de permettre aux municipalités de décréter les conditions de travail de leurs employés si les négociations avec leurs syndicats achoppent. Il a rappelé que les villes québécoises avaient accepté de subir 1,2 milliard $ de compressions sur quatre ans en échange du pouvoir d'imposer les conditions de travail

En septembre dernier, le premier ministre Philippe Couillard avait déclaré que le nouveau pacte fiscal de 3,2 milliards $ conclu avec les municipalités ferait sauter un verrou qui déséquilibrait le rapport de forces en faveur de leurs employés depuis trop longtemps.

Le premier ministre fait partie des premiers invités devant prendre la parole, jeudi, devant les membres de l'UMQ.