Jouant son va-tout, Uber lance une campagne pour convaincre le gouvernement Couillard de ne pas règlementer UberX d'une façon qui la forcerait à plier bagage au Québec.

L'entreprise a envoyé près de 500 000 courriels aujourd'hui à ses clients, leur demandant d'écrire ou d'appeler leurs députés. « Nous voulons que les gens leur disent pourquoi et comment Uber a changé leur vie », a lancé M. Guillemette.

« Depuis plusieurs semaines, les indications du gouvernement du Québec sont de plus en plus claires; le projet de loi du ministre Daoust vise à limiter le choix des consommateurs et à empêcher Uber d'opérer au Québec », affirme la succursale québécoise de la multinationale. L'entreprise soutient qu'elle cessera ses opérations au Québec si le gouvernement impose à ses chauffeurs l'obligation d'avoir un permis de taxi ou d'acheter des banques d'heures pour transporter la clientèle.

« Le but d'aujourd'hui, ce n'est pas de menacer de quitter. La dernière chose qu'on veut, c'est quitter le Québec. Mais le ministre Daoust veut imposer une loi qui va dénaturer notre service et nous empêcher d'opérer », a affirmé le directeur général d'Uber au Québec, Jean-Nicolas Guillemette.

La campagne d'Uber est lancée au même moment que la publication par l'industrie du taxi d'un sondage CROP démontrant que 86 % des Québécois sont favorables à l'idée que « tous les transporteurs doivent répondre aux mêmes règles ».

« Nous, on a un sondage différent, a réagi M. Gillemette. Nous, on a 75 % des Québécois qui estiment qu'il faut règlementer de manière distincte Uber et l'industrie du taxi. Quand on demande aux Québécois s'ils veulent davantage de choix à meilleur coût, personne n'est contre », a-t-il ajouté.

Les Métallos ne sont pas impressionnés

Pour le Regroupement des travailleurs autonomes Métallos, Uber « insulte l'intelligence des Québécois en tentant de faire chanter leur gouvernement. »

« Dans le livre des tactiques de cette multinationale récalcitrante à nos lois, cette dernière tactique était prévisible. Chaque fois qu'un gouvernement veut passer une réglementation que pourtant Uber réclamait quelques mois plus tôt, avant même d'en connaître le contenu, Uber menace toujours de quitter le marché et lance toujours une pétition dont les gouvernements ne peuvent jamais vérifier les noms des signataires », a déclaré le regroupement par communiqué.