La politique énergétique dévoilée jeudi par le gouvernement du Québec a été bien reçue par plusieurs organismes, qui l'ont saluée pour le message positif qu'elle transmet quant à la nécessaire transition énergétique.

Interrogé sur place, Steven Guilbeault, du groupe écologiste Équiterre, a dit trouver plus que raisonnable l'objectif de réduire de 40 % la quantité de produits pétroliers consommés.

« Elle est intéressante (la politique énergétique) et on la salue. Mais 40 % de réduction de la consommation de pétrole au Québec, nous, on a produit une étude il y a quelques années, qui démontrait, mesures à l'appui, comment on pourrait réduire de 60 %. Alors on pense que 40 %, c'est tout à fait faisable, à condition, évidemment, de s'en donner les moyens », a opiné M. Guilbeault.

Du côté de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, la vice-présidente Martine Hébert s'est notamment dite intéressée par le fait que les petites entreprises pourront avoir accès au futur guichet unique en matière d'efficacité énergétique.

« Actuellement, c'est très difficile pour les PME d'avoir accès à des sommes en efficacité énergétique; les programmes d'Hydro-Québec ne sont pas du tout accessibles aux PME, ou le sont peu, parce que les critères sont trop importants et favorisent davantage les grands industriels », a opiné Mme Hébert.

Elle dit aussi avoir espoir que la Régie de l'énergie revoie la grille d'interfinancement parce que, selon elle, les petites et moyennes entreprises paient plus que leur part des tarifs par rapport au coût de livraison de l'électricité. « Je comprends qu'on va ouvrir la porte à une révision de l'interfinancement et ça, c'est intéressant. On va voir ce que ça va donner comme résultat », a conclu Mme Hébert.

Des paroles aux actes

Du côté des Premières Nations, Ghislain Picard espère que certaines nations pourront profiter des opportunités qui se présenteront pour exporter de l'énergie éolienne. « Il y a aussi un marché extérieur (pour l'énergie renouvelable) et nous, ça nous intéresse, ça », a-t-il résumé.

Il espère que le gouvernement passera de la parole aux actes et que le futur comité consultatif consultera bel et bien les Premières Nations sur les questions énergétiques.

Au Conseil du patronat du Québec, le président Yves-Thomas Dorval trouve que le gouvernement a le mérite d'être cohérent avec les objectifs qu'il veut donner au Québec comme société.

Il souligne toutefois que le consommateur devra accepter de changer certaines de ses façons de faire si l'on veut collectivement améliorer l'efficacité énergétique et diminuer la dépendance aux énergies fossiles.

« C'est motivant, mais c'est très ambitieux. Et à la fin, il va falloir que les différents utilisateurs soient aidés, que ce soit les entreprises ou l'utilisateur final, le consommateur. On a parlé beaucoup de transport et il y a beaucoup d'impacts pour les consommateurs dans leurs changements d'habitude de vie. Même l'efficacité énergétique, ce n'est pas gagné d'avance, ça, c'est tout un défi », s'est exclamé M. Dorval, interviewé sur place.