Les chefs de trois partis politiques ont pris leurs engagements devant les femmes, à l'issue du Sommet des femmes, vendredi soir à Montréal. En entrevue, l'instigatrice du Sommet, Lise Payette, a évoqué l'idée de créer un parti politique de femmes si ces engagements ne venaient pas à se concrétiser.

Les présentations des chefs du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, de la Coalition avenir Québec, François Legault, et de la coporte-parole de Québec solidaire, Françoise David, ont donné lieu à une véritable surenchère d'engagements visant à donner plus de représentation et de pouvoir aux femmes.

La parité homme-femme a été promise non seulement au conseil des ministres, mais aussi chez les candidats aux élections, chez les sous-ministres et au sein des organismes gouvernementaux publics et parapublics. Elle pourrait même être inscrite dans les conditions des appels d'offres du gouvernement pour les contrats publics. Chacun y est allé de son engagement en faveur des femmes.

D'autres engagements ont touché les services de garde, les congés de maternité, la fiscalité et le revenu minimum garanti.

Sans surprise, c'est Françoise David, qui a elle-même oeuvré dans le milieu des groupes de femmes, qui a reçu l'accueil le plus chaleureux de la part des participantes. Mais les deux hommes ont été chaleureusement applaudis et appréciés.

Mme David a aussi promis une sorte de super ministre de la Condition féminine, «une vraie», a-t-elle souligné, qui verrait à s'assurer que dans tous les ministères, «toutes les politiques soient bonnes et pertinentes pour les femmes».

Un grand absent s'est fait remarquer: le premier ministre Philippe Couillard, qui se trouvait à Vancouver. Ce sont les chefs des partis politiques qui avaient été invités.

L'organisation du Sommet des femmes a fait savoir qu'elle avait même offert à M. Couillard de lui dépêcher un caméraman à Vancouver pour qu'il puisse enregistrer son message, mais il n'aurait pas répondu à l'invitation.

Au cours d'une entrevue, Mme Payette a dit souhaiter qu'à l'issue de ce sommet, les femmes se rendent compte qu'elles sont fortes lorsqu'elles sont unies et que c'est de cette façon qu'elles feront des gains. Car, selon elle, les gains qu'elles ont réalisés à ce jour sont aujourd'hui menacés.

Et elle a dit souhaiter que les engagements pris par les chefs se concrétisent véritablement s'ils prennent le pouvoir.

«Si on fait un sommet et que quand on aura fait des propositions - c'est le manifeste, avec les exigences des femmes vers l'égalité - et que ça ne marche pas, il restera une seule solution: c'est un parti politique de femmes, le PPDF», a lancé Mme Payette.

Quand on lui a demandé si elle croyait qu'il faudrait vraiment en venir là, Mme Payette a répondu: «Je ne sais pas. S'il n'y a pas de résultats, d'engagements de la part des partis politiques, nous serons en droit de penser qu'il faut qu'il y ait un parti politique de femmes».