Des documents internes du gouvernement révèlent que les Premières Nations du Manitoba vivent dans les résidences les plus délabrées du pays. Il faudrait des investissements de près de deux milliards pour éliminer complètement la moisissure et atténuer la surpopulation chronique - et ce, seulement pour la province.

Ce montant est 14 fois plus élevé que les 150 millions prévus par le gouvernement fédéral pour le logement des Autochtones de partout au pays.

Les données de Affaires autochtones et du Nord Canada obtenues par La Presse Canadienne en vertu de la Loi sur l'accès à l'information indiquent que la situation du logement au Manitoba s'est aggravée alors que les fonds en infrastructures se sont asséchés.

Par conséquent, les Premières Nations manitobaines ont vu leurs infrastructures se détériorer toujours davantage, selon le rapport, qui date de janvier 2015.

Selon les documents, 1,9 milliard seront nécessaires pour s'attaquer à la surpopulation et assumer les réparations liées à la moisissure et aux conditions insalubres.

Au Manitoba, 29 % des Autochtones éprouvent des problèmes de logement. Seulement l'Alberta est dans une situation similaire. Dans les deux provinces, le quart des résidences existantes sur les réserves auraient besoin d'être réparées ou carrément remplacées.

Le chef de la Première Nation St.Theresa Point, une communauté autochtone isolée au nord du Manitoba, a décrit la situation dans sa région comme une «bombe à retardement». David McDougall a précisé que la liste d'attente pour les quatre réserves de la communauté comptait 1500 noms. L'année dernière, seulement 18 logements ont été ajoutés dans les réserves de M. McDougall.

Dans la communauté, il est fréquent que 18 résidants vivent dans une petite maison. L'année dernière, M. McDougall a même appris que 23 personnes étaient installées dans une maison de deux chambres. «Ils devaient prendre leur tour pour dormir», a-t-il dit.

Le gouvernement fédéral a réservé 50 millions pour le logement sur les réserves dans la province cette année. Ce chiffre pourrait reculer à 29 millions l'année prochaine.