Le nombre d'interventions chirurgicales de changement de sexe augmente chaque année au sein des Forces armées canadiennes (FAC), selon des données obtenues par La Presse.

Seulement une personne avait subi une telle opération durant chacune des années 2008-2009 et 2009-2010. Ce nombre a graduellement augmenté jusqu'à l'an dernier, en 2014-2015, où l'on a fait six interventions.

Le colonel Marc Bilodeau, directeur des politiques médicales dans les FAC, explique cette augmentation par une plus grande tolérance au sein de l'organisation de même que dans la société dans son ensemble.

Les FAC ont adopté en 2010 une politique intitulée « Gestion des militaires transsexuels », qui vise à prévenir la discrimination et qui encadre la manière dont ces dossiers doivent être traités.

« Cette ouverture des Forces fait en sorte qu'il y a peut-être plus de gens qui sont susceptibles de faire le processus ou de faire la demande pour la procédure », souligne le colonel Bilodeau.

Il s'agit d'une légère augmentation, mais qui se compare à celle observée dans le reste de la population, estime le militaire de haut rang. « C'est le reflet d'une société qui est de plus en plus ouverte à ces phénomènes-là et à ces pathologies-là », dit-il.

Au Québec, le nombre de patients qui ont bénéficié d'une opération de réassignation sexuelle durant à peu près la même période a aussi augmenté. Il est passé de 16 en 2009-2010 à 149 en 2013-2014, avant de connaître une légère baisse en 2014-2015, avec 98 patients.

Les coûts associés à ces opérations sont assumés par les FAC, sauf celles qui tombent dans la catégorie « chirurgie esthétique », précise le colonel Bilodeau. « On essaie de s'aligner pas mal sur ce que les provinces font ; je pense qu'il y a cinq ou six provinces qui couvrent les chirurgies. »

Ces coûts ont évidemment augmenté depuis 2008-2009 : ils sont passés de 18 000 $ pour cette année-là à 115 000 $ en 2013-2014. Ils ont légèrement diminué en 2014-2015, pour atteindre 83 000 $, selon les données obtenues en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

- Avec la collaboration de William Leclerc