Une adolescente ontarienne demande au nouveau gouvernement libéral d'intervenir pour assurer la libération de son père, qui est emprisonné depuis plus d'un an aux Émirats arabes unis sans même que des accusations ne soient déposées contre lui.

Marwa Alaradi a écrit au premier ministre Justin Trudeau et à tous les députés de la Chambre des communes pour demander au Canada d'agir pour aider sa famille.

Elle demande à Ottawa de négocier avec les Émirats arabes unis afin de mieux comprendre ce qui se passe avec son père.

Salim Alaradi, un Canadien d'origine libyenne qui dirigeait une entreprise à Dubaï, été brusquement arrêté sans aucune explication en août 2014.

Sa fille espère maintenant qu'une intervention du gouvernement fédéral puisse faciliter la libération de son père, qui «vit une injustice depuis plus d'un an».

Elle est convaincue qu'il ne s'agit pas d'une affaire criminelle, puisque son père «n'a rien fait de mal» et qu'il était «une personne normale».

M. Alaradi, 46 ans, est né en Libye et il a immigré au Canada des Émirats arabes unis en 1998. Il a vécu avec sa famille à Vancouver jusqu'en 2007, alors qu'il était retourné dans la péninsule arabique pour diriger une entreprise d'appareils ménagers avec son frère.

Lui et sa famille étaient en vacances aux Émirats arabes unis lorsqu'il a été arrêté. Pendant deux mois, ses proches n'ont pas pu savoir s'il était encore vivant. Ils ont ensuite été informés qu'il était détenu dans une prison d'Abou Dabi, mais on ne leur a jamais dit ce qu'on lui reprochait.

Les communications entre M. Alaradi et sa famille ont été limitées, depuis, et ses proches s'inquiètent qu'il soit maltraité dans sa cellule.

Amnistie Internationale a tenu à souligner que le Canadien faisait partie des dix hommes d'origine libyenne qui auraient été arrêtés en même temps au pays.

Un développement survenu ce mois-ci semble toutefois encourageant. M. Alaradi a pu consulter un avocat assigné par l'État et son dossier a été transféré au bureau du procureur général - ce qui constitue le premier signe d'avancement dans cette affaire, selon sa famille.

«Nous savons par son avocat que mon père ne fait face à aucune accusation. Il a dit que le dossier avait été fermé et transféré au bureau du procureur général. Ils décideront s'ils vont libérer mon père...nous croyons que c'est une transition positive», a expliqué Marwa Alaradi.

Les employés du consulat canadien ont également pu visiter M. Alaradi en prison le mois dernier, selon sa fille. Ils ont confirmé à sa famille que sa santé se détériorait et qu'il refusait de manger ses repas en guise de protestation. «Ils ont dit que mon père avait perdu du poids et que son (état de) santé s'aggravait», a-t-elle indiqué. Les autorités consulaires auraient tenté de lui donner une nouvelle paire de chaussures, mais les employés de la prison n'auraient pas voulu.

Cette visite serait seulement la quatrième depuis le début de sa détention, selon sa fille.

Une porte-parole du ministère des Affaires étrangères a confirmé la tenue de la visite, assurant que des services consulaires étaient fournis à Salim Alaradi et sa famille.