Malgré les déclarations du président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, voulant que le front commun intersyndical et lui soient à «des années-lumière» l'un de l'autre, les négociations ont toujours cours à Québec et elles se déroulent même bien, selon la présidente de la Centrale des syndicats du Québec, Louise Chabot.

«Le rythme aux tables de négociation, à la table centrale, est quand même important depuis le dépôt de la contre-proposition et on continue d'avancer», a résumé Mme Chabot au cours d'une entrevue avec La Presse Canadienne, mercredi.

«Au niveau du rythme, au niveau des échanges, ça se déroule bien», a-t-elle précisé.

Le front commun se fait discret depuis le dépôt de sa contre-proposition afin de ne pas risquer de nuire aux négociations.

Le front commun, qui représente 400 000 des 500 000 employés de l'État, avait déposé sa contre-proposition le 18 novembre dernier. Il avait abaissé ses demandes initiales quant aux salaires de 4,5 pour cent par année pendant trois ans pour les porter à 2,9 pour cent la première année. Pour les deux années suivantes, il demande au minimum 2 pour cent, soit l'Indice des prix à la consommation, plus un rattrapage salarial de 1 pour cent et 0,5 pour cent par année si la croissance du produit intérieur brut est supérieure à 1 pour cent.

De plus, le front commun avait reporté la grève de trois jours qu'il devait tenir les 1er, 2 et 3 décembre, afin de marquer ainsi sa volonté de négocier.

Mais le président du Conseil du trésor avait aussitôt qualifié cette contre-proposition d'inacceptable et avait parlé d'impasse. Il avait soutenu que la contre-proposition du front commun était «à des années-lumière» de la position du gouvernement du Québec. Or, il semble que la réalité soit tout autre aux tables de négociation, confirment aussi d'autres sources syndicales.

«Nous, on croit que le mouvement qu'on a fait permet ces avancées-là. Je pense que c'est ça le signal qu'on a voulu donner et ça porte fruit. On a, en plus, suspendu trois jours de grève nationale - ce qui n'est pas rien - pour donner l'espace à la négociation», a souligné Mme Chabot.

De son côté, Québec offre à l'ensemble des employés de l'État deux années de gel salarial et trois années avec des augmentations limitées à 1 pour cent par année.

La CSQ a justement réuni son conseil général de négociation à Québec mercredi et elle a manifesté en fin d'après-midi, devant les bureaux du Conseil du trésor, en portant des lanternes pour faire un clin d'oeil aux «années-lumière» du ministre Coiteux.

La CSQ représente les deux tiers des enseignants du primaire et du secondaire, en plus des professionnels de l'éducation, du personnel de soutien scolaire et d'infirmières.