« Les gens offrent des logements, des vêtements. Des professeurs à la retraite proposent de l'aide aux devoirs, des Syriens veulent faire de la traduction. Tout le monde veut contribuer et faire partie de ce moment historique », dit Sylvain Thibault.

À son bureau de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées ou immigrantes, le téléphone n'arrête pas de sonner depuis des jours. Sa boîte de courriels déborde. Parmi les offres de dons de toutes sortes se trouvent aussi des messages de quelques personnes qui ont déjà pris les choses bien en main. Les initiatives citoyennes se multiplient. 

C'est le cas de Yasmine Abdelfadel qui a décidé lundi soir, après en avoir discuté avec ses parents, qu'elle lançait un projet de paniers d'accueil. Le concept rappelle les paniers offerts spontanément à de nouveaux voisins qui arrivent dans le quartier. Mais les tartes bien chaudes et les confitures maison seront remplacées par des paquets de couches et des fournitures scolaires. 

« Des choses que les gens ne pensent pas de donner lorsqu'il y a des collectes », précise la jeune femme, encore surprise de la réponse reçue sur la page Facebook de son Opération paniers de bienvenue. Une réponse telle qu'elle est entrée en contact avec la Table de concertation pour avoir de l'aide logistique. Ce qu'elle aura. 

« Nous allons faire des paniers personnalisés, selon la famille à laquelle ils seront destinés. »

D'autres initiatives citoyennes émergent. Collecte de meubles ou de vêtements, dit Sylvain Thibault, ou cette charmante action destinée aux petits Syriens. « Une dame est en train de ramasser des toutous, raconte Sylvain Thibault. Elle veut en avoir entre 600 et 900 pour que chaque enfant qui arrive au Québec en ait un. » 

Des organismes en attente

Pour l'instant, les gens qui veulent faire des dons spécifiquement destinés aux réfugiés syriens peuvent le faire par l'entremise des initiatives citoyennes qui apparaissent sur les réseaux sociaux ou en communiquant avec des groupes comme la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées ou immigrantes. 

Toutefois, la plupart des organismes communautaires sont en attente. 

La Croix-Rouge canadienne a ouvert, il y a quelques mois, un fonds destiné aux réfugiés syriens, mais elle attend des annonces gouvernementales pour lancer des initiatives locales qui serviront les réfugiés à leur arrivée au Canada et au Québec. Carl Boisvert, porte-parole de la Croix-Rouge pour le Québec, conseille aux personnes qui veulent contribuer à l'accueil de réfugiés ici d'attendre que les campagnes spécifiques soient mises en place. 

À l'approche des guignolées des Fêtes, ne risque-t-on pas de cannibaliser les dons ? 

Il faudrait que les gens soient particulièrement généreux lors des collectes de Noël cette année, croit la porte-parole de la Société de Saint-Vincent-Paul, Marie-Ève Allaire. L'organisme aurait ainsi un fonds qui ira au-delà de Noël et permettra d'aider les réfugiés dans le besoin, à leur arrivée. 

Bon à savoir : les 30 magasins de la Société de Saint-Vincent-Paul sont ouverts à tout le monde, précise Marie-Ève Allaire, qui ajoute qu'il y a des trouvailles à y faire. Les recettes des ventes servent ensuite à l'achat de denrées pour les banques alimentaires. Chez Moisson Montréal, on indique qu'il n'y a pas de projets de collecte particulière pour accueillir les réfugiés dans les banques alimentaires de la région.