Les moyens de pression déployés par les syndicats de la fonction publique sont « inacceptables », a dénoncé jeudi le président du Conseil du Trésor, Martin Coiteux. Il a appelé les syndicats à revenir à la table de négociation « maintenant », mais il s'est gardé de brandir la menace d'une loi spéciale.

Le front commun des employés de l'État tient jeudi et vendredi une deuxième ronde de grèves tournantes. Des débrayages ont lieu à Montréal et Québec, ainsi que dans différentes régions de la province.

« De prendre la population du Québec en otage en la privant de services, de faire comme on a vu au cours des derniers jours, même des actes de vandalisme dans certains cas, c'est tout à fait inacceptable », a dit M. Coiteux jeudi.

Québec ne va pas « tolérer » ces moyens de pression, a prévenu le ministre lors d'une réponse en anglais. Mais il n'a pas été jusqu'à menacer les syndiqués d'adopter une loi spéciale pour leur imposer des conditions de travail.

Le gouvernement Couillard proposait deux années de gel salarial aux employés de l'État, suivies de trois années où le salaire serait augmenté de 1%. Dans une nouvelle offre présentée la semaine dernière, Québec a proposé des augmentations de 0% la première année, 1% la deuxième, 1% la troisième, 1% la quatrième et 0% la cinquième.

L'offre « actualisée » a été rejetée par les syndicats.

Selon Martin Coiteux, la proposition vaut 1,7 milliard selon lui. Il appelle les syndicats à lui présenter une contre-proposition « sérieuse » au plus vite.

« La population du Québec est en droit de s'attendre à une réponse sérieuse à une offre extrêmement sérieuse, a dit M. Coiteux. Et dans un contexte où on ne répond pas à cette offre sérieuse et qu'on fait des moyens de pression comme on fait actuellement, c'est inacceptable.

Une contre-proposition sous peu

Les syndicats ont assuré en point de presse qu'ils ont bien l'intention de présenter une contre-proposition prochainement. Mais ils ne sont pas en mesure de la soumettre dès maintenant.

« Une contre-proposition, ça ne se bâtit pas sur un coin de table, a indiqué le président de la CSN, Jacques Létourneau. Notre monde est sérieux, on travaille pour y arriver. »

Les représentants du front commun syndical ont toujours espoir d'en arriver à une entente négociée avec le gouvernement Couillard.

« Je suis encore optimiste d'avoir une entente négociée, a indiqué Lucie Martineau, du Secrétariat intersyndical des services publics. Un tango, ça se joue à deux. On va travailler pour faire une contre-proposition, il faut aussi que le Conseil du Trésor travaille. Et c'est simple, on ne veut pas que les gens s'appauvrissent. Ça, c'est un minimum. »