Alors que d'autres régions du Québec sont maintenant touchées par la grève tournante du front commun du secteur public, un important syndicat d'employés de l'État, qui n'est pas membre du front commun, vient à son tour de se doter d'un mandat de grève.

Le Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec a annoncé jeudi que ses membres venaient de voter à plus de 75 % en faveur de la grève.

Le SPGQ est un syndicat indépendant de 25 000 membres qui représente des comptables dans les ministères, des biologistes du ministère de l'Environnement, des agronomes, des chimistes, des actuaires, des inspecteurs de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST), des responsables des communications dans les ministères.

Cette grève du Syndicat des professionnels prendra une forme inusitée, parfois par groupes de professionnels, parfois les soirs et les week-ends, en minutes ou en heures. La grève pourra être déclenchée à compter du 18 novembre.

Au cours d'une entrevue, le président du syndicat, Richard Perron, a donné l'exemple des experts du ministère de l'Environnement qui pourraient débrayer à la veille de la conférence de Paris sur les changements climatiques, afin d'embêter le gouvernement qui doit se préparer pour cette importante rencontre.

Les services essentiels seront toutefois assurés, a-t-il pris soin d'ajouter.

Pendant ce temps, plusieurs manifestations de syndiqués du secteur public étaient prévues jeudi, particulièrement à Montréal et à Québec. Le Syndicat de la fonction publique du Québec en a tenu une en pleine heure de pointe du matin, à 9h, au centre-ville de Montréal.

La grève tournante du front commun touche jeudi et vendredi les régions de l'Estrie, de la Montérégie, du Centre-du-Québec, de la Mauricie, de Québec-Chaudière-Appalaches, du Bas-Saint-Laurent, de la Côte-Nord et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.

Des fonctionnaires et ouvriers de la fonction publique du Québec ainsi que de l'Agence du revenu du Québec débraient également.

Le front commun, qui représente 400 000 des 500 000 employés de l'État, s'est doté d'un mandat de grèves tournantes exercé par groupes de régions. Après avoir débrayé durant une journée par région, il en est maintenant rendu à débrayer deux journées par région. Il prévoit ultimement une grève générale, les 1er, 2 et 3 décembre, si les négociations avec le gouvernement du Québec ne livrent pas le fruit escompté.

Le gouvernement du Québec a bonifié ses offres, vendredi dernier, mais celles-ci ont été rejetées d'emblée par les représentants du front commun et ceux des autres organisations syndicales qui ne sont pas membres du front commun.

Selon ces dernières offres du Conseil du trésor, l'ordre des années de gels et d'augmentations de 1 % sur cinq ans était modifié. Ainsi, au lieu d'offrir deux années de gel suivies de trois augmentations de 1 %, Québec devançait une année d'augmentation de 1 %, mais ramenait un gel à la fin des cinq années.

De même, Québec était prêt à injecter 550 millions dans un exercice de relativité salariale, afin de rehausser les échelles de salaires de milliers d'employés de l'État. De plus, sa demande de faire passer de 60 à 62 ans l'âge auquel il sera possible de prendre sa retraite sans pénalité avait été étalée dans le temps.

Le front commun est constitué de la CSN, de la FTQ et du Secrétariat intersyndical des services publics, lui-même formé de la CSQ - qui représente les deux tiers des enseignants du primaire et du secondaire - de même que du Syndicat de la fonction publique du Québec et de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux.

Lundi et mardi, les prochaines régions touchées par la grève tournante seront celles de Montréal et Laval, de même que les salariés de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.