Une distance d'un mètre entre un réservoir fixe de propane et un compteur électrique de nouvelle génération ne poserait finalement pas de risque d'incendie ou d'explosion. Mais une mesure préventive est toutefois suggérée.

Telle est la conclusion d'une étude commandée à l'Institut de recherche d'Hydro-Québec, l'IREQ, réalisée sous l'observation du Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ), qui a été rendue publique jeudi.

Les auteurs de l'étude concluent que pour les installations résidentielles, lorsqu'on applique une mesure préventive, la distance d'un mètre entre le compteur de nouvelle génération et un réservoir fixe de propane ne pose pas de risque d'explosion ou d'incendie. Il est toutefois recommandé de diriger la sortie d'évent des régulateurs de pression vers le sol, à titre préventif.

Bien que d'autres mesures préventives soient évoquées dans le rapport, celle qui est recommandée a le mérite d'être plus simple. «L'installation d'un conduit afin de diriger la sortie d'évent des régulateurs de pression vers le sol est la mesure préventive recommandée. Cette solution requiert peu de temps à mettre en place», affirme-t-on dans l'étude.

Les régulateurs de pression qui sont disponibles sur le marché sont déjà prévus pour l'utilisation d'un conduit de dérivation, fait-on valoir.

Par ailleurs, les auteurs conseillent également de pousser l'étude plus loin «pour bien caractériser le risque réel» en cas d'embrasement ou d'explosion. Selon les résultats préliminaires toutefois, le risque pourrait être contenu et limité à l'intérieur du compteur.

Après avoir procédé à différents scénarios de fuite de propane, les auteurs concluent que «les seuls scénarios où du propane s'est infiltré dans l'embase et le compteur sont les scénarios de défaut ou de bris de régulateur».

Ainsi, les scénarios de fuite lorsque l'on remplissait le réservoir de propane «n'ont montré aucune infiltration de propane dans l'embase ou le compteur».

C'est dans le cas d'un régulateur avec diaphragme coupé en quatre endroits ou perforé que la concentration de propane dans l'embase et le compteur a atteint «le seul de la limite inférieure d'explosivité», écrit-on dans le rapport.

Finalement, les testeurs ont voulu provoquer volontairement un embrasement ou une explosion afin de mieux connaître l'ampleur du risque qui y était associé. «Il a été constaté que dans les conditions idéales à l'allumage du propane, le feu était très bref et contenu à l'intérieur du compteur», font-ils remarquer.

C'est pourquoi ils concluent que ces tests «ont révélé que le risque réel pourrait être moins grand que ce qui était attendu». Ils jugent donc qu'il «serait intéressant de réaliser des essais additionnels sur plusieurs échantillons afin de valider cette observation et de caractériser le comportement réel en cas d'embrasement».

Hydro-Québec a indiqué qu'à la suite du dépôt de ce rapport, elle avait demandé à la Régie du bâtiment que les compteurs de nouvelle génération soient considérés comme les anciens modèles, qui peuvent être situés à une distance d'un mètre d'un réservoir de propane. Toutefois, d'ici à ce que la Régie du bâtiment rende sa décision, la fonction d'interruption à distance des compteurs de nouvelle génération demeurera inactive pour les installations qui ont été jugées non conformes.