Le site internet de la Gendarmerie royale a été en panne une bonne partie de l'après-midi dimanche quelques heures seulement après que le collectif Anonymus eut menacé de venger la mort d'un homme masqué abattu par un agent de la GRC à Dawson Creek en Colombie-Britannique, le 16 juillet. Anonymous affirme que l'homme était un de ses militants et la cyberattaque ne serait que la première d'une série d'actions.

«Target : Down». Le groupe Anonymus a partagé sur son compte Twitter les captures d'écran montrant les pannes du site de la GRC et de son détachement à Dawson en affirmant que la cible avait été atteinte.

La GRC est restée muette face à la situation. Le ministre de la Sécurité publique n'a pas non plus confirmé la cyberattaque. «Notre gouvernement prend la cybersécurité au sérieux et opère selon l'avis des experts en matière de sécurité. Nous suivons la situation de près», a déclaré l'attaché du ministre Blaney, Étienne Rainville.

Ces pannes surviennent seulement quelques heures après que le mouvement Anonymous eut déclaré sur les réseaux sociaux son intention de se faire justice pour la mort d'un homme qui serait de ses militants, selon lui.

Selon le Bureau des enquêtes indépendant de la Colombie-Britannique, jeudi dernier, des agents de la GRC ont reçu une demande d'intervention au sujet d'un homme qui perturbait une réunion d'information à propos d'un projet de barrage de BC Hydro. À l'arrivée des policiers, un homme masqué se trouvait à l'extérieur de l'édifice et au terme d'une confrontation, il a été abattu. Le Bureau n'a toutefois pas confirmé si l'homme masqué portait un masque de Guy Fawkes, dont Anonymous en a fait son symbole. 

Par ailleurs, le Bureau n'a pas révélé l'identité de la victime.

Le collectif revendique avoir lancé «Operation Anon Down» dont l'objectif est «de se faire justice (et chercher vengeance si nécessaire) pour notre camarade tombé au combat», a fait savoir le collectif dans une vidéo diffusée sur ces plateformes.

«Anonymous ne resta pas les bras croisés alors qu'un des nôtres est abattu [...] Nous allons très certainement venger l'un des nôtres abattus dans les rues alors qu'il manifestait contre les politiques environnementales du gouvernement canadien qui détruisent la planète.»

Les activistes affirment également que le nom de l'agent impliqué dans l'incident sera rendu public. «Parce que le monde a le droit de connaître tous les détails sur les policiers assassins.» Il menace de faire pression sur le gouvernement canadien et la GRC pour que justice soit faite. Anonymous a aussi fait appel au Collectif mondial de Anonymous afin de s'en prendre à la «cyber infrastructure de la GRC sur internet».

«Nous ne pouvons peut-être pas empêcher le meurtre d'autres Anons par la police - mais nous pouvons nous assurer de leur montrer qu'il y aura un prix élevé à payer quand ils nous tuent», conclut le collectif.

Le mois dernier, le collectif a revendiqué les cyberattaques de plusieurs sites fédéraux dont celui des Services canadiens de renseignement de sécurité (SCRS), celui du parlement canadien, le guichet unique fédéral ou encore le site du ministère de la Justice qui ont été inaccessibles quelques heures.

Le porte-parole du ministre Blaney souligne que le gouvernement conservateur a investi plus de 94 millions de dollars dans la stratégie de cybersécurité contre les menaces électroniques, le cyberespionnage et le piratage.