Le ministre canadien de la Défense, Jason Kenney, estime que le volet médical de l'aide militaire à l'Ukraine pourra faire une différence tangible et substantielle pour l'armée de ce pays.

«Les Ukrainiens ont subi des pertes disproportionnées parce que les blessés ne sont pas évacués» rapidement des zones de combat, reconnaissait le ministre Kenney dans une entrevue récente.

Le dernier bilan des affrontements entre l'armée ukrainienne et les rebelles prorusses fait état de 1638 soldats morts au combat, dans les régions de Lougansk et de Donetsk, dans l'est du pays, près de la frontière avec la Russie.

Certains responsables ukrainiens ont reconnu, en privé, que l'évacuation des soldats blessés vers un hôpital de campagne était parfois plus longue, actuellement, que ce que la médecine traumatique appelle l'«heure cruciale», où se joue souvent le sort du patient. Or, ces longs délais sont attribuables, ont-ils précisé, à la difficulté pour les hélicoptères de se poser près des zones de combat afin d'évacuer les blessés.

Les séparatistes prorusses disposent d'armes antiaériennes et ils ont prévenu qu'ils étaient prêts à les utiliser contre les missions de sauvetage.

Selon des responsables ukrainiens qui se sont confiés sous le couvert de l'anonymat, le défi de l'armée est donc de transporter rapidement, de façon sécuritaire, les blessés un peu plus loin, par voie terrestre - jusqu'à deux kilomètres des zones de combats. Pour ce faire, plaident-ils, l'armée ukrainienne aimerait bien posséder des véhicules tout terrain à quatre roues semblables à ceux utilisés par les militaires canadiens en Afghanistan pour transporter des marchandises - mais aussi des blessés.

On ne sait pas si cette suggestion a été formulée officiellement au cours des rencontres qu'a eues le ministre canadien avec les autorités ukrainiennes, en fin de semaine. M. Kenney a indiqué plus tard que la formation dispensée par les Canadiens mettrait l'accent cet été sur l'évacuation des blessés de guerre.

Une trentaine de militaires canadiens se trouvent en Ukraine pour y entraîner les soldats de ce pays, notamment dans le domaine de la neutralisation des explosifs et munitions, de la police militaire, de la sécurité des vols et de la modernisation des systèmes logistiques, mais aussi des soins médicaux.