Une cyberattaque a paralysé plusieurs sites du gouvernement fédéral mercredi, a confirmé le président du Conseil du trésor, Tony Clement.

«Je peux confirmer qu'il y a une cyberattaque contre les sites gouvernementaux. Utilisez 1-800-OCanada pour les services. Merci», a écrit M. Clement sur son compte Twitter. Dans un bref point de presse, il a précisé que le ministère de la Sécurité publique et celui des Travaux publics sont à pied d'oeuvre pour rétablir les services et enquêter sur cet incident.Dans une vidéo diffusée sur YouTube, le groupe Anonymous a revendiqué l'attaque, l'attribuant à l'adoption du projet de loi antiterroriste C-51. Mais sur Twitter, le compte AnonGovernmentWatch a affirmé que «ce n'était pas nous cette fois-ci».

La nature, la provenance et l'ampleur de l'attaque n'avaient donc pas été confirmées au moment d'écrire ces lignes. Des sites comme ceux du ministère des Travaux publics, de Services partagés Canada (qui s'occupe de l'informatique au gouvernement) et d'Industrie Canada ont été affectés en avant-midi. Dans la plupart des cas, les pages web semblaient être redevenues accessibles en début d'après-midi.

Le Globe and Mail a rapporté qu'une séance de renseignements devait avoir lieu peu après 13h30 pour informer ministres de l'ampleur de la situation. Un avis aurait aussi été envoyé à des employés du gouvernement pour les aviser de l'«état critique» des services informatiques dans plusieurs ministères et organismes fédéraux.

Le gouvernement canadien est la cible de telles attaques sur une base régulière. Certaines font plus de dommages que d'autres: l'été dernier, le gouvernement fédéral a accusé le gouvernement chinois d'avoir financé une cyberattaque contre le Centre national de recherches du Canada. L'incident a forcé l'organisme pourtant à la fine pointe de la technologie à communiquer par fax avec des partenaires extérieurs pendant plusieurs mois.

Dans un document obtenu par La Presse, daté du 5 décembre 2014, le directeur du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), Michel Coulombe, a informé le ministre de la Sécurité publique, Steven Blaney, que son organisation n'a pas les moyens financiers suffisants pour s'attaquer à la multiplication des menaces contre le Canada venant d'outre-mer dans le récent contexte de compressions budgétaires pour atteindre le déficit zéro à Ottawa. Il a admis que le budget de fonctionnement du SCRS a augmenté de 33% depuis 2006, mais la presque totalité de cette hausse a servi à «atténuer des lacunes dans des domaines précis», et non pas à «augmenter les capacités opérationnelles du Service».

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