Les policiers de Châteauguay proposent à leur municipalité de prendre eux-mêmes en charge la gestion complète de leur régime de retraite. En contrepartie, ils laisseront tomber les poursuites judiciaires contre la municipalité, a appris La Presse.

Cette offre, la première du genre, pourrait préparer la voie à un règlement dans d'autres villes de la province sous le coup de la loi 15 (anciennement le projet de loi 3). La Fédération des policiers et policières municipaux du Québec appuie l'idée de son homologue de Châteauguay et n'exclut pas de soutenir d'autres initiatives locales semblables.

François Lemay, président de la Fraternité des policiers de Châteauguay, y voit une solution « gagnante-gagnante ». Les policiers de Châteauguay sont parmi les plus pénalisés par la nouvelle loi sur les régimes de retraite. Il y a un mois, M. Lemay a proposé aux élus de Châteauguay que la ville se retire carrément de la gestion des régimes de retraite. Dans son plan, qu'il élabore depuis deux ans, la municipalité verserait une somme constante « année après année » à la caisse. Les syndiqués, eux, augmenteraient « probablement » leur cotisation et géreraient les risques liés au placement de leur caisse. « J'y vois un partenariat. Je crois beaucoup à ça. [...] L'objectif, c'est de trouver des solutions pour régler les problématiques de chacun des deux côtés », dit François Lemay.

«Novateur»

L'idée est loin de déplaire à la mairesse Nathalie Simon. Elle prévient toutefois qu'elle aura besoin d'un peu plus de temps pour décider si elle appuie ou non le projet. « C'est quand même quelque chose qui est assez novateur. Je comprends qu'ils sont en mode solution, mais présentement, c'est assez fragmentaire. On veut l'analyser avant de prendre position », indique-t-elle. Elle précise que le sujet a été abordé aux assises annuelles de l'Union des municipalités du Québec la semaine dernière « de façon générale ». Il nous a été impossible de joindre l'UMQ hier soir.

En janvier, une coalition regroupant plus de 79 syndicats a déposé des requêtes devant les tribunaux pour faire invalider la loi 15. Les syndicats de pompiers, policiers, cols bleus et cols blancs ont promis de continuer à exercer des moyens de pression dans leurs municipalités respectives jusqu'à un règlement définitif.

Selon les syndicats, la loi va à l'encontre des Chartes canadienne et québécoise des droits et libertés et bafoue la liberté de négociation en imposant un cadre strict.