Avec ses faux murs de contreplaqué et ses couloirs biscornus, le palais de justice de Montréal prend des airs de labyrinthe depuis quelques semaines.

Ces curieux aménagements servent en fait de canevas pour l'implantation prochaine des arches de détection personnelle aux entrées de l'édifice, élément crucial du grand plan de renforcement de la sécurité. Ce projet, amorcé il y a plus d'un an et évalué à 25,6 millions, entreprend sa dernière phase.

À la fin de l'été, si tout va comme prévu, ceux qui entreront au palais de justice de Montréal devront passer par les portiques de détection de métal et à rayons X, comme dans les aéroports. Il y aura même des zones de fouilles, selon le plan élaboré par la Société québécoise des infrastructures.

D'autres portiques, automatiques ceux-là, permettront au personnel accrédité de passer en présentant une carte magnétisée.

Construit en 1971, le palais de justice de Montréal, le plus fréquenté au Québec, ne répondait plus aux normes de sécurité modernes. On compte en moyenne 6500 entrées quotidiennes au palais de justice, situé à l'angle du boulevard Saint-Laurent et de la rue Saint-Antoine.

Projet-pilote

Le principe des arches n'est cependant pas nouveau dans l'édifice de 17 étages. À la fin de 2009, trois arches de détection de métal ont été installées dans le cadre d'un projet-pilote - deux au troisième étage et une au sixième. De manière incongrue, à l'endroit où elles sont placées, ces arches protègent des demi-corridors. Ainsi, ceux qui se rendent dans les salles situées à gauche du corridor doivent se soumettre à la fouille, alors que ceux qui vont dans les salles à droite du même corridor circulent librement.

L'idée de départ était d'envoyer les « causes à risque » dans les parties sécurisées. Une belle idée sur papier, qui est difficilement applicable dans la réalité. Une cause passe généralement par plusieurs salles et plusieurs étages avant d'arriver à son dénouement. Par ailleurs, le danger arrive souvent d'où on ne l'attend pas.

Ces « demi-mesures » avaient été décriées avec vigueur par l'opposition officielle en 2009, avant leur activation. De fait, elles monopolisent plusieurs constables spéciaux, provoquent des files d'attente et entraînent des fouilles répétitives pour ceux qui doivent sortir et revenir dans le secteur.

Étonnamment, ces arches seraient là pour rester, même avec les nouvelles arches ultra-sécuritaires. C'est du moins l'information qui circule actuellement.

« Il est pour l'instant prévu que les arches de sécurité du 3e et du 6e demeurent au palais de justice de Montréal », a indiqué Martin Roy, porte-parole pour la Société québécoise des infrastructures.

ILLUSTRATION TIRÉE D'UN DOCUMENT DE LA SOCIÉTÉ QUÉBÉCOISE DES INFRASTRUCTURES 

La modernisation des systèmes de sécurité au palais de justice de Montréal inclut des portiques de détection de métal et à rayons X, comme dans les aéroports.