Un promoteur immobilier accuse le Parti libéral du Québec de s'être livré à des « manoeuvres » et des « machinations » qui l'ont empêché d'acquérir son siège social de Montréal. Il réclame près de 2 millions à la formation politique.

Dans une poursuite intentée début décembre, une société à numéros appartenant à l'homme d'affaires David Owen affirme avoir conclu une offre d'achat pour acquérir le siège social du PLQ, rue Waverly. Il soutient que le parti a fait dérailler la transaction de manière « illégale ».

Le 20 octobre dernier, M. Owen et la directrice générale du PLQ, Marie-Ève Ringuette, ont signé une entente par laquelle le parti s'engageait à céder son siège social pour la somme de 5,5 millions. Le PLQ avait la possibilité de se retirer du marché s'il recevait une meilleure proposition dans un délai de 10 jours.

C'est ce qui s'est produit : le 29 octobre, le PLQ a fait parvenir un message à M. Owen, l'avisant qu'il a reçu une offre de 7,4 millions de la part d'un autre acquéreur.

Dans sa requête, M. Owen affirme que cette nouvelle promesse d'achat n'est pas valide. L'identité du nouvel acquéreur a été caviardée. Les deux parties n'ont pas posé leurs initiales près des modifications manuscrites sur le document.

Le promoteur exige que le parti lui verse la différence entre le prix des deux propositions, soit un dédommagement de 1,9 million.

Siège social à vendre

La poursuite révèle que la formation politique tente de se départir de l'immeuble de deux étages situé dans l'arrondissement Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension. Le PLQ l'a acquis de Réno-Dépôt en 2005 pour 2,2 millions.

La propriété est évaluée à un peu plus de 4 millions par la Ville de Montréal. Le compte de taxes foncières pour l'année 2015 s'élève à plus de 133 000 $.

Le Parti libéral du Québec fait état du litige dans son rapport financier, remis au Directeur général des élections il y a deux semaines.

Le porte-parole du PLQ, Maxime Roy, a préféré ne pas commenter le litige puisque l'affaire se trouve toujours devant les tribunaux.

M. Owen est un promoteur immobilier bien en vue dans la métropole. Il possède entre autres la société Mondev. Joint il y a quelques jours, l'homme d'affaires a également préféré ne pas commenter le dossier.

- Avec la collaboration de Christiane Desjardins et de Vincent Larouche, La Presse