L'auteur, créateur et dessinateur Claude Robinson a reçu samedi soir la médaille de l'Académie royale des arts, un hommage « touchant » qui est arrivé quelques semaines avant que le Québécois se rende en France pour se lancer dans une autre bataille contre une des maisons de production reconnues coupables d'avoir plagié son oeuvre Robinson Curiosité.

Au Musée d'art contemporain de Montréal, le créateur a été honoré pour sa contribution exceptionnelle au développement des arts au Canada, et plus particulièrement pour son combat visant, en partie, à faire reconnaître l'importance des droits d'auteur.

« C'est touchant, très touchant. Je la reçois avec beaucoup d'humilité, car ça s'adresse à tous les créateurs », a-t-il déclaré, en entrevue à La Presse.

Une position que Claude Robinson devra encore une fois affirmer, au début de juillet, quand il se rendra à Paris, où il tentera de convaincre le tribunal du commerce qu'il a bel et bien droit à une compensation judiciaire de la part de Moonscoop, l'un des studios mis en cause dans le litige au sujet de Robinson Sucroë.

Sans vouloir s'avancer dans les détails de l'affaire, l'artiste québécois a expliqué que Moonscoop, qui est en situation de redressement judiciaire, tente de faire radier la créance de Claude Robinson afin d'éviter d'avoir à le dédommager.

Moonscoop a été créée en 2003 à la suite de la fusion d'Antefilms et de France Animation. Cette dernière a été reconnue coupable, avec Cinar, Ravensburger et RTV Family Entertainment, d'avoir plagié le Robinson Curiosité du Québécois pour produire la série télévisée Robinson Sucroë.

« Le 10 juillet, je dois aller à Paris. Je dois encore dépenser pour faire valoir mes droits », a déclaré Claude Robinson, en soulignant que ses adversaires ont déboursé 10 millions dans le litige qu'ils mènent contre lui depuis 1995.

Jugement unanime

En décembre 2013, au terme de près de 20 ans de procédures judiciaires, la Cour suprême du Canada a rendu un jugement unanime en faveur de Claude Robinson, en ordonnant à un consortium de maisons de production de lui verser environ 4 millions de dollars pour lui avoir volé l'idée originale qui a ensuite mené à Robinson Sucroë.

Or la Cour suprême n'a pas ordonné aux individus et aux entreprises visés de payer solidairement les sommes en cause.

En effet, les parties reconnues coupables ne sont pas tenues de payer la part de la somme à verser pour une firme ou un individu qui déclarerait faillite, comme l'a fait Moonscoop en juin 2014.