La Sûreté du Québec a annoncé à ses policiers ce matin le départ de l'un de ses dirigeants les plus expérimentés, qui s'en va travailler « dans une grande entreprise privée nord-américaine » selon ce qu'a appris La Presse.

Le message envoyé à l'interne précise que le directeur général adjoint Jocelyn Latulippe, qui était le grand responsable des enquêtes et de la sécurité intérieure, quitte son poste dès aujourd'hui. Après 28 ans de services, à l'approche de la cinquantaine, il était bientôt admissible à une pleine retraite.

Les employés n'ont pas été informés pour l'instant du nom de son nouvel employeur, mais la haute direction aurait déjà vérifié que cet emploi ne suscitera aucune apparence de conflit d'intérêts avec la SQ.

Reconnu comme un patron exigeant, tant envers lui-même qu'envers ses troupes, M. Latulippe avait posé sa candidature pour devenir directeur général du corps policier l'an dernier. Il avait récolté plusieurs appuis, mais le gouvernement lui a finalement préféré son ami Martin Prud'homme, qui lui a rendu hommage ce matin en parlant d'un « estimé collègue ».

Pas de conflit avec le chef

Joint au téléphone, le lieutenant Guy Lapointe, porte-parole de la SQ, a confirmé le départ du haut responsable, mais assure qu'il n'y avait aucun conflit entre messieurs Latulippe et Prud'homme.

« Absolument pas ! C'est une décision personnelle, il s'est fait offrir l'opportunité de relever un défi intéressant », dit-il.

Jocelyn Latulippe a une connaissance profonde du territoire Québécois, ayant occupé des postes de responsabilité pour la SQ dans les régions de Montréal, Québec, Tadoussac, l'Abitibi, la Montérégie et la Gaspésie. Il a complété une maîtrise à l'École nationale d'administration publique et deux formations dispensées par le FBI en Virginie, notamment en contre-terrorisme.

Il sera remplacé de façon intérimaire par le directeur général adjoint à la surveillance du territoire, Sylvain Caron, qui cumulera deux fonctions pour le moment.

Un autre départ

Par ailleurs, le directeur de la lutte à la criminalité contre l'État, l'inspecteur Michel Pelletier, a lui aussi quitté son poste à la Sûreté du Québec pour se joindre à l'Unité permanente anticorruption (UPAC).

Il prend la relève de la direction des opérations de l'UPAC, un poste qui était vacant depuis le départ de l'ancien responsable, Louis Vincent. M. Pelletier chapeautera environ 170 enquêteurs, des policiers, mais aussi des employés du fisc ou de la Régie du bâtiment, ainsi que des analystes spécialisés en collusion et corruption.

-Avec la collaboration de Daniel Renaud

Photo archives La Presse

Jocely Latulippe