Le député libéral Serge Simard a accusé le comédien Claude Legault d'avoir manqué de respect, dimanche, en dénonçant les politiques gouvernementales lors d'un gala où il a été honoré.

Dans une entrée sur sa page Facebook, M. Simard a affirmé dimanche que le populaire acteur, sacré personnalité masculine au gala Artis, a eu des propos déplacés dans le contexte de l'événement.

Selon M. Simard, M. Legault, qui joue dans la populaire série policière «19-2», aurait dû éviter de passer des «messages politiques» qui peuvent être blessants.

Dimanche soir, durant le gala télédiffusé, M. Legault a affirmé qu'il était rassurant de recevoir un tel hommage «en période d'austérité et de coupures sauvages».

Ces propos ont fait réagir M. Simard, député de la circonscription de Dubuc, au Saguenay, qui a aussitôt écrit sur sa page Facebook, en  milieu de soirée.

Selon M. Simard, M. Legault a manqué au principe de respect d'un devoir de réserve dans un événement pareil, qui récompense les personnalités de la télévision.

«M. Legault a passé à côté de ce principe de respect car il y a des gens qui l'aiment et qui ne sont pas nécessairement de ses idées politiques, a-t-il écrit. M. Legault vous avez manqué d'amour envers votre public dans une soirée remplie d'amour envers vous ce soir.»

En recevant le titre de personnalité de l'année, à la Place des arts dimanche, M. Legault a fait un commentaire sur les politiques gouvernementales.

«Je ne pensais pas que je recevrais autant d'amour, a-t-il dit. En période d'austérité et de coupures sauvages, recevoir une bouffée d'amour comme ça, c'est assez extraordinaire.»

Dans son billet, M. Simard a commencé par féliciter M. Legault et la comédienne Guylaine Tremblay, personnalité féminine honorée dimanche, «pour leur travail et leur amour des gens».

Le député a ensuite expliqué qu'il observe toujours un devoir de réserve lorsqu'il s'adresse devant un auditoire qui participe à un événement comme le gala.

«Je suis un politicien qui aime travailler pour les gens et qui défend les dossiers des gens avec tout mon coeur et mon énergie, a-t-il dit. Lorsque je suis invité dans une grande soirée et que je dois prendre la parole, je fais très attention de ne blesser personne en passant des messages politiques car les gens qui sont présents et que je représente ne sont pas là pour m'entendre passer mes messages politiques mais bien de parler d'eux et de ce qu'ils sont pour moi.»

L'attachée de presse de l'aile parlementaire libérale, Joanie Dumais, a affirmé que M. Simard ne commenterait pas davantage la situation.

«Ce qu'il avait à dire a été dit, le dossier est clos», a-t-elle dit.

De son côté, M. Legault a également refusé de réagir aux propos de M. Simard, a indiqué Louise Jokisch, de l'agence Goodwin.

Candidat à la direction du Parti québécois, le député Pierre Karl Péladeau a affirmé que les propos de M. Simard s'inscrivent dans une succession d'atteintes à la liberté d'expression qui a caractérisé le travail des libéraux récemment, notamment le recours au bâillon pour faire adopter un projet de loi.

«Avec ses multiples offensives sur la démocratie, dont le recours au bâillon de nouveau utilisé par le premier ministre libéral Philippe Couillard avec le projet de loi «mammouth', le PL 28, un député libéral s'en prend maintenant à la liberté d'expression des citoyens, a-t-il écrit sur sa page Facebook. Le premier ministre le rappellera-t-il à l'ordre comme il a dû le faire à plusieurs reprises avec sa députation?»