«Si tu veux des fraises dans ton panier, accepte les immigrants.» La citation qui accompagne le dessin d'un élève de 5e secondaire se voulait une référence à l'importance de l'immigration pour le Bas-Saint-Laurent. Or, l'oeuvre réalisée dans le cadre d'un projet scolaire s'est retrouvée sur Facebook, hors contexte, et a suscité de vives réactions sur l'internet. Explications en cinq temps.

1. Illustrer l'immigration

Un professeur du cours Monde contemporain, à l'école Chanoine-Beaudet de Saint-Pascal-de-Kamouraska, dans le Bas-Saint-Laurent, a demandé à ses élèves de 5e secondaire de concevoir une affiche publicitaire pour démontrer l'importance de l'immigration au Québec. Une douzaine d'affiches ont été réalisées. «L'important, c'était que ces affiches soient mises en classe à des fins de discussions, justement pour recadrer certains stéréotypes, pour faire le point sur des méconnaissances, remettre en contexte et rappeler l'importance de l'immigration», a expliqué le porte-parole de la Commission scolaire de Kamouraska - Rivière-du-Loup, Éric Choinière.

2. «À 400 km de Montréal»

Le 14e Tournoi provincial d'improvisation de Saint-Pascal-de-Kamouraska rassemblait près de 400 élèves de 1re à 5e secondaire à l'école Chanoine-Beaudet. Samedi soir, l'entraîneur des improvisateurs d'un collège privé de Montréal a publié cinq photos sur sa page Facebook accompagnées du statut: «À 400 km de Montréal, ce sont des choses qui arrivent... I guess... #immigrants.» «Je trouvais que ça n'avait pas de bon sens d'afficher ça sur les murs d'une école, surtout le dessin avec la bombe. Ça m'a choqué sur le coup», a expliqué Samuel Pipon-Lavoie.

3. Boule de neige

Le statut a provoqué indignation et discussions sur Facebook. Dimanche, moins de 24 heures plus tard, un professeur de l'école Chanoine-Beaudet responsable du tournoi a demandé à Samuel Pipon-Lavoie de retirer sa publication. Il a accepté. Lundi, Huffington Post Québec a publié un texte qui a suscité à son tour des réactions.

PHOTO TIRÉE DE FACEBOOK

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4. «Il faut relativiser»

La commission scolaire a fait le point avec la direction de l'école et l'enseignant concerné, hier. Tous se désolent que la publication de ces photos prises hors contexte ait véhiculé une image négative de l'établissement scolaire. «L'enseignant a été déçu de la tournure des événements, parce que son intention était loin d'être malveillante, a indiqué le porte-parole de la commission scolaire, Éric Choinière. On peut juste être désolés que des gens aient profité d'une invitation dans une école pour prendre des photos et diffuser ça dans les réseaux sociaux, sans comprendre le contexte.»

5. Bilan

L'histoire s'est rapidement essoufflée, mais l'enseignant risque de revenir sur ces événements avec les auteurs des dessins, et «ce sera une belle occasion d'apprentissage», estime M. Choinière. L'auteur de la publication précise quant à lui qu'il n'a pas voulu insinuer que la population de Saint-Pascal était xénophobe. «Je m'excuse si j'ai été impoli», a-t-il laissé tomber.

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