L'imam Hamza Chaoui, au centre d'une vive controverse en janvier dernier, vient de demander des excuses officielles à Denis Coderre en vue d'une éventuelle poursuite en diffamation.

Dans une mise en demeure transmise ce matin, il reproche au maire de l'avoir traité d'«agent de radicalisation» et de «fomenteur de tensions sociales» au cours d'une conférence de presse.

Le jeune prédicateur et son avocat donnent cinq jours à M. Coderre afin qu'il présente ses excuses, à défaut de quoi ils menacent de s'adresser aux tribunaux. 

Mais déjà cet après-midi, le maire a affirmé qu'il n'avait aucune intention de s'excuser.

«L'usage de ces termes a déconsidéré l'honneur et la réputation de notre client», a expliqué Habib Rachidi, l'avocat de M. Chaoui, en entrevue téléphonique. «Lorsque quelqu'un se fait étiqueter publiquement par le maire de la ville comme étant une menace à la sécurité publique, c'est sûr que la vie prend un tournant, les menaces de mort pleuvent, les messages haineux [aussi].»

Selon l'avocat, M. Coderre aurait pu choisir de critiquer les propos de l'imam Chaoui sans tomber dans la diffamation.

Coderre persiste et signe

Dans un communiqué émis en fin de journée, le maire Coderre a affirmé n'avoir «aucunement l'intention de s'excuser».

«S'il persiste et dépose une poursuite contre moi, je me défendrai devant les tribunaux», a-t-il ajouté. 

Hamza Chaoui s'est notamment attiré les critiques pour avoir prêché que l'islam et la démocratie sont «complètement» incompatibles parce qu'un homosexuel ou un athée peut devenir député. Il prône une vision rigoriste de l'islam selon laquelle les femmes doivent avoir un tuteur avant de se marier, les hommes doivent porter la barbe et la musique doit être interdite.