L'ex-entraîneur de ski Bertrand Charest demeurera derrière les barreaux en attendant le début de son procès pour agressions sexuelles.

Dans une décision très étoffée, le juge Michel Bellemare a affirmé qu'il s'agissait d'un des rares cas où la détention était nécessaire. Le magistrat considère que sa remise en liberté minerait la confiance du public à l'égard de la justice. Sa détention permet à l'inverse de préserver la sécurité des victimes. 

L'accusé a aussi reçu une interdiction d'entrer en contact avec les présumées victimes et les autres témoins de l'affaire.

Il en revenait à la couronne de faire la preuve que l'accusé devait rester en prison.

«Le juge a considéré tous les faits qui ont été rapportés par l'enquêteur qui a fait un résumé de l'ensemble de la preuve », a dit Aryanne Guérin, procureur de la couronne.

Bertrand Charest, 49 ans, fait face à 56 chefs d'accusation d'agressions et d'attouchements sexuels sur 11 de ses athlètes mineures. Plusieurs d'entre elles faisaient partie de l'équipe nationale junior de ski alpin.

Plus tôt cette semaine, sa femme avait témoigné en faveur de sa remise en liberté. Elle avait offert un engagement monétaire.

Plusieurs témoignages laissent croire que les dirigeants de Canada Alpin étaient au courant depuis 1998 des crimes reprochés à Bertrand Charest.  Des victimes ont laissé entendre que la fédération de ski connaissait les agissements de son entraîneur, mais ne les auraient pas dénoncés.  Des gens dans l'entourage ont aussi témoigné de l'emprise importante qu'avait l'homme sur les jeunes athlètes. L'entraineur, qui accompagnait les skieuses partout dans le monde pour les entrainements et les compétitions, semblait avoir la confiance des parents.

S'il est reconnu coupable de tous les chefs d'accusation, il pourrait recevoir une peine pouvant aller jusqu'à 14 ans d'emprisonnement.  La date de l'enquête préliminaire sera fixée le 22 avril prochain.