La Francophonie est prête à prendre toute sa place dans la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme, a affirmé vendredi à New York la secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Michaëlle Jean.

Elle a indiqué dans un entretien accordé à l'AFP avoir longuement abordé ce sujet, en français, avec le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui l'a reçue au siège des Nations unies.

L'OIF compte 57 États et gouvernements membres, et 23 pays observateurs.

«Dans l'espace francophone nous avons des pays d'Europe centrale, d'Europe orientale, africains, d'Amérique, d'Asie et on voit comment la francophonie est frappée de manière transversale par les situations actuelles de crise, de guerre et par le terrorisme», a souligné Mme Jean.

Elle a placé le rôle de la Francophonie dans ce domaine sur trois plans: la défense, les actions de sensibilisation, notamment en direction des jeunes, et la «diplomatie active».

«La Francophonie en tant que telle n'a pas de force militaire, mais au sein de l'espace francophone il y a des coalitions et des actions concertées pour lutter contre le terrorisme», a-t-elle rappelé en citant la Force panafricaine contre le groupe islamiste nigérian Boko Haram en Afrique centrale.

«Il existe aussi des armes de construction massive comme les actions de sensibilisation (...), le renforcement des initiatives de la société civile pour lutter contre l'embrigadement des jeunes», a-t-elle ajouté.

De plus, de nombreux pays francophones fournissent des Casques bleus aux opérations de maintien de la paix de l'ONU. Mme Jean a estimé à ce propos «très important d'avoir au sein de ces missions des francophones, en particulier lorsque les crises frappent des pays francophones» comme au Mali ou en République centrafricaine.

Enfin, le développement économique que cherche à promouvoir l'OIF entre aussi dans ce cadre, car «le terrorisme trouve souvent son meilleur terreau là où il y a désenchantement et précarité».

Mme Jean devait également rencontrer le président du Conseil de sécurité pour le mois de mars, l'ambassadeur français François Delattre.

Ancienne gouverneure générale du Canada, elle a succédé en janvier au Sénégalais Abdou Diouf. Elle est la première femme et la première personnalité non africaine à diriger l'OIF.