La Ville de Laval fera payer une grande partie du transfert municipal du gouvernement du Québec à ses contribuables, dont le compte de taxes augmentera de 3,2% en 2015.

Après deux ans d'un gel de l'impôt foncier, Laval n'avait pas le choix de demander un effort à la population compte tenu de l'impact de 15 millions du pacte fiscal. Pour l'ensemble des municipalités, la décision du gouvernement du Québec représente une perte de 300 millions.

En réaction, l'administration du maire Demers imposera une hausse de 3,2% des taxes foncières, dont un peu plus du tiers (1,2%) est attribuable au pacte fiscal. Cette information sera soulignée sur le compte de taxes que recevront les Lavallois au cours de l'hiver, comme l'a recommandé l'Union des municipalités du Québec (UMQ). C'est ce qui ressort du budget lavallois que le maire Marc Demers a présenté hier.

À cause de l'inflation et du manque à gagner gouvernemental, Laval aurait dû augmenter les taxes de 4%, a souligné le maire lors de son discours devant la Chambre de commerce et d'industrie de Laval. «Pour nous, c'était simplement inacceptable. Nous avons donc refait nos devoirs», a-t-il affirmé.

M. Demers a également précisé qu'il était «hors de question» d'utiliser les surplus accumulés de 111 millions, comme le proposait le ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau. «Notre stratégie, c'est de protéger les intérêts des citoyens. Et c'est un principe de bonne gestion que de ne pas utiliser les surplus pour payer l'épicerie», a-t-il affirmé aux journalistes.

Stimuler l'économie

Pour l'année prochaine, l'administration Demers prévoit un budget de fonctionnement en hausse de 2,75% par rapport à 2014. Le budget s'établit ainsi à 784,5 millions. Le maire Demers a qualifié cette situation de «tout à fait convenable».

Pour le premier véritable budget 100% Demers, Laval choisit de créer une nouvelle direction du développement économique, rapatriant ainsi les activités de Laval Technopole et du Centre local de développement (CLD). La Ville élargira également l'offre de services dans les bibliothèques; quatre d'entre elles seront ouvertes sept jours par semaine.

De plus, la Ville embauchera 90 nouveaux employés. L'opération nécessitera un investissement de 5 millions, mais permettra une économie de 3 millions. Cela s'explique par les honoraires professionnels payés - Laval avait recours fréquemment à des avocats, ingénieurs et communicateurs externes auparavant.

Investissements

Pour ce qui est du Programme triennal d'immobilisations (PTI), l'administration Demers a annoncé un changement dans les façons de faire en formulant une critique à l'égard de son prédécesseur Gilles Vaillancourt. Sous le règne de ce dernier, ce ne serait que 40% des projets d'investissements qui étaient réalisés, parce qu'«il n'y avait pas de suivi».

Marc Demers a dit qu'il préférait présenter un PTI «plus réaliste» mais qui sera achevé. Ainsi, les investissements prévus en 2015 s'élèveront à 246 millions, ce qui est près de 200 millions de moins que ce que l'administration Vaillancourt avait annoncé pour l'année électorale de 2009.