Deux membres d'une organisation terroriste kurde qui avaient été libérés par les États-Unis seraient réfugiés au Canada, selon le secrétaire à la Sécurité intérieure des États-Unis.

Jeh Johnson a déclaré, mardi, devant un comité du Congrès, à Washington, que les deux militants du Parti des travailleurs du Kurdistan demandaient l'asile au Canada.

Les deux hommes, qui n'ont pas été identifiés, avaient été relâchés sous les ordres d'un juge américain de l'immigration, une décision que M. Johnson a critiquée.

«Deux sont détenus. Deux ont été libérés par le juge (...) Ce n'est pas ce que j'aurais privilégié», a-t-il concédé, devant les attaques répétées des républicains.

Le Parti des travailleurs du Kurdistan est sur la liste officielle des organisations terroristes au Canada et aux États-Unis depuis 2002. Il aurait perpétré plusieurs attentats à la bombe et plusieurs enlèvements pour revendiquer l'indépendance de son territoire.

Les circonstances ont toutefois bien changé depuis 2002. Les Kurdes sont désormais des alliés dans la lutte contre les combattants du groupe armé État islamique (EI).

La présence des deux militants avait entraîné une controverse politique aux États-Unis il y a quelques mois.

Ils avaient été arrêtés par des autorités américaines en provenance du Mexique, ce qui avait amené des politiciens de droite à s'inquiéter publiquement de l'arrivée de terroristes à sa frontière du sud.

M. Johnson avait voulu rassurer les Américains en précisant en octobre dernier que les détenus n'étaient pas des combattants de l'EI, mais bien leurs opposants, des Kurdes.

Les républicains ont talonné M. Johnson mardi, en lui demandant s'il allait intervenir pour que les deux hommes soient ramenés aux États-Unis. Le secrétaire a répondu qu'il n'avait pas l'habitude de s'impliquer dans des causes d'immigration.

«Vous avez dit devant tout le monde que vous alliez déporter ces quatre personnes qui ont des liens avec une organisation terroriste. Ce n'est pas ce qui est arrivé (...) Deux ont été libérés. Cela suscite plusieurs interrogations sur la façon dont vous déportez les criminels», a lancé le représentant républicain de la Californie, Jason Chaffetz.

Les deux hommes sont détenus actuellement au Canada en attendant que leur cause soit entendue.

Toute personne qui aurait participé à des délits graves, comme des crimes de guerre et du terrorisme, sera exclue du processus de reconnaissance du statut de réfugié, a assuré le gouvernement du Canada, dans un communiqué publié mardi en fin de journée.