Un rapport portant sur la restauration du barrage Dahla en Afghanistan soutient que tous les efforts déployés par les Canadiens dans le cadre de ce projet pourraient être annihilés si un financement récurrent ne peut être assuré dans le futur.

La Presse Canadienne a obtenu le document grâce à la Loi sur l'accès à l'information.

Il est possible d'y lire que certains fermiers ont bénéficié de l'investissement de près de 50 millions $ pour réparer le système d'irrigation de l'ouvrage qui était auparavant vétuste, mais qui peut maintenant desservir de larges pans de la province de Kandahar.

Ainsi, des dizaines de canaux, qui étaient auparavant bloqués par des accumulations de boue, laissent désormais circuler l'eau.

Cependant, une importante nuance accompagne cette conclusion positive.

Selon le rapport, les améliorations apportées au barrage sont condamnées à disparaître à moins que des fonds ne soient injectés afin d'assurer son entretien et pour défrayer les coûts associés à de l'expertise technique.

«D'un point de vue pratique, si du financement n'est pas rendu disponible sur une base annuelle, au fil du temps, l'infrastructure d'irrigation va se détériorer et la zone desservie rétrécira», est-il écrit dans le document soumis au ministère des Affaires étrangères plus tôt durant l'année.

Malgré cette mise en garde, le gouvernement fédéral ne semble pas enclin à vouloir relancer le rôle du Canada dans ce projet et surtout à rétablir son engagement financier ayant pris fin depuis un bon moment.

Pourtant, les conservateurs avaient clairement manifesté le désir de voir cette initiative devenir l'un des legs du pays à l'Afghanistan.

En dépit de leur bonne volonté, le programme de réfection lancé en 2008 a donné des résultats mitigés.

Il faut dire que d'entrée de jeu, l'objectif du Canada de réparer le canal principal et une soixantaine de tuyaux secondaires avait semé la controverse.

Plusieurs voix s'étaient élevées, autant chez les spécialistes locaux que chez les experts étrangers, pour clamer que le système en entier était dans un tel état de décrépitude que seul un tout nouveau barrage aurait pu mettre un terme à la sécheresse persistante.

La plupart des fermiers afghans avaient, pour leur part, indiqué que la meilleure façon de faire face à cet épineux problème climatique aurait été d'accroître la taille du barrage pour augmenter la capacité de son réservoir.