La Fédération des femmes du Québec emboîte le pas aux partis de l'opposition et presse le gouvernement Couillard d'instituer une commission itinérante sur la violence sexuelle.

La présidente de l'organisme, Alexa Conardi, souhaite que la consultation soit calquée sur l'approche non partisane de la commission « Mourir dans la dignité » qui a étudié les soins en fin de vie.

Mme Conardi invite Québec à prendre acte des événements des derniers jours, alors que des milliers de femmes ont dévoilé avoir été victimes d'agressions sexuelles dans la foulée de l'affaire Jian Ghomeshi.

« Le terrain est absolument mûr, a dit Mme Conardi. Les femmes en ont marre de garder ce silence-là et d'avoir à subir les conséquences des agressions toute leur vie. Et elles en ont marre d'avoir à tolérer une situation qui est actuellement inacceptable. »

Très peu de victimes dénoncent les abus dont elles sont victimes, note-t-elle, et celles qui se tournent vers la police ou le système judiciaire sont encore plus rares. Elle espère qu'une commission parlementaire prendra la mesure de l'ampleur de la violence sexuelle au Québec et proposera des solutions au gouvernement.

« Il ne s'agit pas de faire un tribunal sur la place publique, mais plutôt de créer une discussion publique sur les causes, les contextes et les conséquences des agressions sexuelles », a déclaré Mme Conardi.

La députée du Parti québécois, Carole Poirier, a proposé cette semaine une motion en faveur d'une commission parlementaire. Le gouvernement Couillard n'a pas voulu en débattre, mais s'est dit ouvert à une forme de consultation sur le sujet.

La ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, a depuis rencontré Mme Poirier et la co-porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, pour discuter des modalités d'une éventuelle consultation. Une nouvelle rencontre est prévue sur le sujet la semaine prochaine.

Plus de détails à venir.