L'Alliance pour le financement des transports collectifs au Québec, Transit, recommande au gouvernement Couillard de créer un nouveau programme de 200 millions de dollars par année, sans contrepartie municipale, pour assurer le développement des services de métro, de trains et d'autobus dans l'ensemble de la province.

Ce programme d'aide au développement des services de transports collectifs serait financé à même les revenus anticipés de la future Bourse du carbone, où des entreprises qui produisent des gaz à effet de serre devront négocier des crédits de carbone à partir de 2015.

Ces subventions s'ajouteraient au programme d'aide gouvernementale actuel de 100 millions par année, qui existe depuis 2006, mais où chaque dollar investi par Québec dans un projet donné doit être appuyé par un dollar provenant des municipalités desservies par ce projet.

Selon l'alliance Transit, le nouveau programme de 200 millions ne demanderait pas de contribution équivalente de la part des municipalités pendant cinq ans, en raison de leur situation budgétaire actuelle qui retarde déjà, actuellement, la mise en oeuvre de nombreux projets dans la région de Montréal et ailleurs au Québec.

À l'abri de la politique

La coalition, formée de plus de 50 organisations des milieux écologiques, syndicaux, universitaires et de santé publique, recommande par ailleurs que les projets de transport faisant l'objet d'accords de réalisation soient «protégés» des aléas politiques et budgétaires, à l'aide d'ententes-cadres ou de mesures législatives, pour garantir leur financement et leur réalisation.

Ces propositions ont été rendues publiques hier à la veille d'un important congrès de l'Association du transport urbain du Québec (ATUQ), au cours duquel les dirigeants des neuf plus importantes sociétés de transports en commun du Québec tenteront de trouver des pistes de solution au problème de sous-financement qui paralyse depuis deux ans le développement des services.

Selon la directrice du Conseil régional de l'environnement de Montréal, Coralie Deny, les recommandations de Transit visent d'abord à accélérer la mise en place de nouveaux services de transports collectifs en prévision de plusieurs superchantiers d'infrastructures (échangeur Turcot, pont Champlain) qui risquent d'aggraver une congestion routière déjà très lourde dans la métropole.