Le yacht qui est devenu l'un des symboles de la corruption et de la collusion au Québec naviguera désormais dans des eaux plus calmes. L'homme d'affaires Tony Accurso a récemment vendu le Touch, a appris La Presse.

L'identité de l'acheteur ainsi que le montant de la transaction demeurent toutefois inconnus. Le dernier prix de vente affiché pour le luxueux navire était de 4 995 000$ US.

Nos appels auprès du courtier américain et de la responsable des communications de Fraser Yachts, la firme chargée de vendre le navire, au cours des dernières semaines, ont été sans réponse. Puisque le bateau peut toujours être loué au prix de 65 000$ US par semaine, nous avons contacté Fraser Yachts par l'intermédiaire d'un formulaire sur son site web pour obtenir les disponibilités de location. Une responsable de Fraser Yachts nous a alors répondu que le Touch avait récemment été vendu et qu'il se trouvait actuellement dans un chantier naval avant d'être remis à l'eau par son nouveau propriétaire, à la mi-octobre.

Le bateau le plus célèbre du Québec a commencé à faire la manchette il y a quelques années lorsque les médias ont révélé que des dirigeants syndicaux et des politiciens y avaient séjourné.

Le Touch devrait ressurgir dans l'actualité la semaine prochaine lors du très attendu témoignage de son ancien propriétaire devant la commission Charbonneau.

En mai dernier, la commission Charbonneau a demandé à Accurso de lui faire parvenir la liste de tous les passagers qui ont séjourné sur son luxueux yacht depuis sa mise à l'eau, en 2004. La Commission a aussi demandé à Accurso de lui fournir tous les détails entourant les séjours de l'ancien président du comité exécutif de la Ville de Montréal Frank Zampino sur le bateau.

L'une des seules entrevues accordées par Accurso au cours de sa vie l'a été à la revue spécialisée ShowBoats International. Il y expliquait pourquoi il avait décidé de construire un yacht qui répondait à ses besoins.

«Je suis un entrepreneur, avait-il déclaré. Alors je crois que je peux construire n'importe quoi. Je ne trouvais pas de bateau avec quatre lits grand format, un bain à remous pour six personnes sur le pont, deux laveuses et deux sécheuses.»