L'acte de vandalisme perpétré sur un terrain d'Hydro-Québec en avril dernier à Labelle coûtera 500 000$ en frais de décontamination. Un document obtenu par La Presse en vertu de la Loi sur l'accès à l'information révèle que les contrecoups de cet incident coûteront plus cher aux contribuables que la somme des méfaits commis contre les installations de la société d'État depuis trois ans.

Dans la nuit du 30 avril dernier, des individus se sont introduits sur le terrain du poste de transformation Joly, à Labelle, dans les Laurentides, et ont déboulonné des pièces d'équipement afin de vider deux transformateurs de leur huile isolante, considérée comme dangereuse par Hydro-Québec. Des 25 000 L d'huile minérale qui ont été déversés, on n'a pu récupérer que 4500 L. La façon dont l'infraction a été commise laisse croire que les vandales connaissaient bien le fonctionnement des transformateurs.

Selon le maire de la municipalité de Labelle, Gilbert Brassard, les travaux de décontamination vont bon train. Un document d'Hydro-Québec mentionne qu'on a pu récupérer 90% de l'huile jusqu'ici. «C'est un bon score, parce que c'est compliqué, il y a beaucoup de fils qui entrent dans la terre», note le maire.

Celui-ci a eu des contacts réguliers avec les responsables d'Hydro-Québec et assure que le liquide n'est pas sorti du périmètre du terrain. Il ajoute que, selon la société d'État, le produit déversé ne comporte plus de danger pour la population.

Communication difficile

Lorsque l'incident a eu lieu, Hydro-Québec n'avait pas alerté la municipalité et, une semaine après le déversement, avait refusé pendant 24 heures de le confirmer. C'est La Presse qui en avait informé le maire Brassard. Ce dernier assure que la communication avec Hydro-Québec s'est toutefois beaucoup améliorée depuis.

Hydro-Québec a également refusé de transmettre à La Presse certains documents, comme le rapport d'incident du 30 avril ainsi que les mesures de protection qui s'appliquent aux installations d'Hydro-Québec similaires à celle de Joly. La société d'État a invoqué des raisons de sécurité pour justifier son refus.

Quant à l'enquête policière, elle n'a pas donné de résultat jusqu'ici, indique le sergent Gino Paré, porte-parole de la Sûreté du Québec.

- Avec la collaboration de Serge Laplante