Le bogue informatique Heartbleed a fait des dommages au gouvernement fédéral : l'Agence du revenu du Canada a annoncé lundi qu'environ 900 numéros d'assurance sociale avaient été copiés de son site web.

Et le bilan pourrait s'alourdir, a indiqué le commissaire de l'Agence, Andrew Treusch, dans un communiqué. « L'ARC est en train de procéder au processus laborieux d'analyse d'autres fragments de données, dont certaines pourraient se rapporter à des entreprises, qui ont également été soutirées des systèmes », a-t-il déclaré.

La faille informatique Heartbleed a été découverte la semaine dernière. Elle affecterait plus des deux tiers d'internet depuis plus de deux ans. Elle permet à des pirates d'obtenir des renseignements personnels confiés par des internautes à des sites web (mots de passe, numéros bancaires, etc.) en exploitant un défaut du logiciel OpenSSL.

L'ARC a suspendu ses services en ligne mardi soir et plusieurs autres sites du gouvernement fédéral lui ont emboîté le pas deux jours plus tard. Aucun autre incident n'a été rapporté jusqu'à présent. Tous les services aux contribuables ont été rétablis.

« L'ARC a été informé par les principaux organismes chargés de la sécurité du Gouvernement du Canada qu'une infraction malveillante aux données des contribuables a eu lieu au cours d'une période de six heures », a expliqué le commissaire Treusch.

La GRC enquête et le Commissariat à la protection des renseignements personnels a été avisé.

L'Agence du revenu a indiqué qu'elle communiquera avec les personnes touchées par courrier recommandé. « L'Agence ne téléphonera pas et n'enverra pas de courriel aux particuliers pour les informer qu'ils ont été touchés, parce qu'elle veut s'assurer que ses communications à ce sujet sont protégées et ne peuvent pas être exploitées par des fraudeurs au moyen de stratagèmes d'hameçonnage », a indiqué le commissaire.

« L'ARC fournira également aux personnes touchées l'accès à des services de protection du crédit, sans frais. De plus, elle mettra en place des protections supplémentaires dans leurs comptes fiscaux afin d'y empêcher toute activité non autorisée. », a-t-il ajouté.