S'inquiétant du nombre très élevé d'employés de centres d'appels souffrant de détresse psychologique, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) se mobilise.

Depuis le début du mois de janvier, il remet des trousses de sensibilisation à chacun de ses membres, qui sont des milliers à l'oeuvre dans ce secteur en crise. Des démarches ont aussi été entreprises avec les employeurs afin d'améliorer le sort des téléphonistes. «Les centres d'appels sont des milieux de travail à haut risque en termes de santé psychologique. Nous comptons donc sur les employeurs pour mettre en oeuvre avec nous les changements majeurs qui s'imposent», indique Alain Caron, président du Conseil provincial du secteur des communications.

Lundi, La Presse dévoilait les résultats accablants d'une étude commanditée par le SCFP à l'École des sciences de la gestion de l'UQAM portant sur trois importants centres d'appels. Selon cette étude, 57% des employés montrent des signes de détresse importante.

De ce groupe, plus de la moitié ont manqué des jours de travail en raison du stress depuis qu'ils occupent leur poste actuel. Presque autant consomment des psychotropes régulièrement.

Notre reportage a suscité de nombreuses réactions tant chez les employés que chez les employeurs. Alors que plusieurs travailleurs nous ont fait part de leur histoire d'horreur dans une quinzaine d'entreprises différentes, l'Association des centres de contacts clientèle du Québec, qui représente plusieurs employeurs du domaine, estime que les résultats mis au jour dans l'étude sont exagérés.

«On a une mauvaise réputation depuis les années 90 qui veut qu'on soit comme des sweatshops, déplore le président, Spiros Malevitis. Ce que dit l'étude, c'était exactement ça il y a 10 ans. Mais pas en 2013.» Selon lui, tous les centres d'appels sont en train de revoir leurs façons de faire d'une manière ou d'une autre.