Instaurer une nouvelle économie et faire en sorte que le gouvernement du Parti québécois modifie son projet de loi sur la charte des valeurs sont deux grandes priorités de la Fédération des femmes du Québec (FFQ) pour 2014.

La directrice Alexa Conradi espère réussir à convaincre le gouvernement du Québec que le projet, tel qu'il est présenté, ne doit pas être adopté.

Selon elle, ce sont les femmes qui risquent de payer les frais d'un débat qui appartient davantage au rapport qu'entretient la société avec religion. Une question qui se fait en partie «sur le dos des femmes musulmanes» considère la FFQ.

Ce chantier, la Fédération y est engagée par nécessité et en raison des enjeux qu'il soulève. Alexa Conradi reconnaît qu'il ne sera pas possible d'échapper au débat, mais elle formule quand même un souhait: «Qu'on réussisse à s'écouter collectivement davantage. Je crois qu'il faut trouver le moyen de faire la paix avec notre histoire et avec la religion pour être capable de mieux débattre», a-t-elle mentionné.

D'autres cibles se profilent néanmoins à l'horizon dans la foulée des conclusions des États généraux de l'action et l'analyse féministes qui se sont tenus en fin d'année 2013.

Pas moins de 1000 femmes s'étaient réunies pour déterminer quels devraient être les grands chantiers du féminisme pour les années à venir. Outre un intérêt marqué pour lutter contre les stéréotypes sexuels et sexistes, les problèmes liés à une économie qui contribue à faire grandir l'écart entre riches et pauvres suscite un vif intérêt d'action.

«Il faut bâtir des appuis pour un changement de direction pour ne pas continuer dans la surexploitation de la nature, de nos corps et des territoires. Nous voulons une économie davantage axée sur les besoins quotidiens des gens et non dans la recherche à tout prix des profits. Mais cela se fera sur plusieurs années», a précisé Mme Conradi.