Contre toute attente, la course à la présidence de la FTQ n'aura pas lieu. Mais en revanche, une élection s'est ouverte lundi à la première journée du congrès de la centrale, afin de combler le siège de secrétaire général pour lequel trois candidats se bousculent.

La FTQ a choisi Daniel Boyer, qui deviendra officiellement son septième président à compter de vendredi. M. Boyer est le numéro deux de la centrale syndicale depuis 2010.

Quelques heures avant les mises en candidature, Claude Généreux s'est désisté. Après trois semaines d'une campagne au cours de laquelle il a d'abord exigé le départ de Michel Arsenault, puis a dénoncé la continuité que représente

M. Boyer, il a décidé de remonter dans le train des traditions à la FTQ en laissant le champ libre à son adversaire. M. Généreux aurait pris le pouls des syndiqués qui l'auraient invité à se présenter au poste de secrétaire général.

Du coup, sa candidature provoque une élection imprévue puisque Serge Cadieux, qui fait équipe avec Daniel Boyer, brigue également ce poste. Ce revirement a étonné les délégués. Certains d'entre eux, dont le directeur général de la FTQ-Construction, Yves Ouellet, trouvaient même «étrange» cette décision. «Ça lance un drôle ade message. Il dit une chose et son contraire en quelques heures», a commenté M. Ouellet.

Lutte à trois

Mais le congrès réservait une autre surprise. Lors des mises en candidature, un délégué issu du Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal a proposé son président - «un homme dynamique et acharné», selon lui -, Michel Parent, au poste de secrétaire général. L'idée de se présenter aurait germé quelques heures plus tôt chez M. Parent.

Les trois hommes ont été invités à s'adresser aux syndiqués. M. Généreux a justifié sa volte-face. M. Parent n'a pas vraiment livré de discours, afin de ne «pas endormir le monde». Quant à M. Cadieux, il était fin prêt, soulignant qu'il n'est «plus temps de ressortir les vieilles rancoeurs» et qu'il faut plutôt serrer les rangs pour combattre la montée de la droite.

À l'issue de cette première journée de congrès, le tandem Boyer-Cadieux a rencontré les journalistes. Les deux hommes ont indiqué qu'il reste encore du travail de terrain à faire auprès des différentes délégations syndicales pour les convaincre de l'importance de ne pas diviser l'équipe. Ensemble, ils poursuivent la tournée des caucus des différents syndicats jusqu'à jeudi soir.

«La FTQ, ça se dirige en équipe. C'est pas un one-man show. [...] En sortant d'ici, la page va être tournée», a affirmé Serge Cadieux, qui a ajouté qu'«il faut un sens de l'éthique à toute épreuve» pour représenter les travailleurs et diriger la FTQ.

Daniel Boyer a renchéri en donnant l'assurance que, malgré les tourments des dernières années, les choses ont changé.