Visé par un reportage de l'hebdomadaire local concernant ses démêlés avec le fisc, le candidat à la maire de Laval Robert Bordeleau y voit la main de ses adversaires du Mouvement lavallois. Il a répliqué ce matin en dénonçant cette «tentative malsaine, malhonnête et de politique poubelle» pour le discréditer.

«Depuis 2009, j'ai toujours été leur cible, a-t-il déclaré en entrevue téléphonique. On a vécu l'ère Vaillancourt avec sa gang d'intimidateurs. Les citoyens sont tannés de ça, il faut que ça change, ces moeurs de politique de poubelles.»

Dans un article publié la semaine dernière, l'Écho de Laval a rapporté que l'entreprise de M. Bordeleau, RBS International, faisait l'objet d'un bref de saisie pour une somme de 120 175$ due à Revenu Québec en taxes impayées. Ce défaut de paiement provient d'un «litige commercial» avec une autre entreprise québécoise et n'implique aucune malversation de sa part, s'est défendu M. Bordeleau.

«Tu ne reçois pas de salaire, tu ne peux rien payer. Il y a eu une entente avec Revenu Québec qui est le premier créancier garanti quand il y aura entente. On est en arbitrage. Je n'ai jamais fait faillite, on reste très vivants.»

Il estime que cette affaire n'a rien à voir avec son implication politique, lui qui s'est présenté en 2009 contre l'ex-maire Gilles Vaillancourt à titre de chef du Parti au service du citoyen. Il avait alors obtenu 15% des voix, derrière Lydia Aboulian, la candidat du Mouvement lavallois, qui en avait obtenu 23%. L'incident a toutefois retardé d'une semaine la présentation de sa plateforme électorale qui devait avoir lieu mercredi prochain.

Le président du Mouvement lavallois, David De Cotis, rappelle que ce n'est pas son parti qui a révélé ses démêlés avec le fisc. «C'est l'Écho de Laval. Ce sont des informations publiques rapportées par un journaliste. On n'a rien à faire avec ça.»

Il accuse à son tour M. Bordeleau de recourir systématiquement à l'«intimidation» pour faire taire ses détracteurs. M. De Cotis a d'ailleurs été l'objet d'une poursuite en diffamation qu'il a gagnée en 2011. «En 2009, après avoir perdu les élections, il a accusé le ML et les médias. Depuis 2009, on n'a jamais rien publié contre M. Bordeleau. Il n'est pas sur notre radar. Nous, on regarde en avant. Il croit qu'on l'attaque : il fabule.»

Le président du ML enfonce tout de même le clou : «Si quelqu'un n'est pas capable de gérer sa propre entreprise, comment peut-il gérer la Ville de Laval? Ce n'est jamais sa faute, toujours celle des autres.»

Fondé en 2008, le Mouvement lavallois s'est choisi un nouveau chef en juin dernier, l'ex-policier et candidat du Parti québécois Marc Demers.