Au cours des dernières années, Transports Canada a «mis au placard» des recommandations pour améliorer la sécurité des montgolfières et a pris des mesures "insuffisantes" pour éviter des tragédies, selon la dirigeante du Bureau de la sécurité des transports (BST).

Dans une note publiée le 14 février dernier, Wendy Tadros a vivement critiqué la lenteur dont ferait preuve Transports Canada dans l'instauration de règles de sécurité plus serrées pour les vols en montgolfières avec des passagers. Le texte est intitulé «On néglige trop souvent la sécurité en montgolfière».

Un accident de ballon survenu le 11 août 2007 - il y a six ans hier - au Manitoba avait tiré la sonnette d'alarme, selon Mme Tadros. Un autre avait entraîné la mort de deux personnes une dizaine de jours plus tard en Colombie-Britannique.

Ces événements «ont ébranlé la confiance du public». Aux yeux du BST, ils ont remis en lumière «un manque de normes et règlements adéquats», a écrit Mme Tadros.

«Priorité beaucoup moindre»

C'est que les montgolfières sont beaucoup moins contrôlées que d'autres modes de transport aérien - les avions, par exemple.

«On attribue [aux ballons] une priorité beaucoup moindre [qu'aux avions] - si basse, en fait, qu'il est très peu probable qu'une grande montgolfière qui transporte des passagers payants soit soumise à une inspection de sécurité du gouvernement», dénonçait la grande patronne du BST en février dernier.

De plus, les certificats de vols émis par Transports Canada aux exploitants de montgolfières «n'expirent jamais», indiquait Mme Tadros, ce qui réduit le nombre d'occasions au cours desquelles les autorités peuvent tester les mesures de sécurité prises par chaque entreprise. «Un certificat émis le mois dernier est aussi valide qu'un certificat de 1975.»

Après les deux accidents de l'été 2007, deux recommandations à Transports Canada ont été rendues publiques par le BST: en bref, on demandait de «garantir le même niveau de sécurité» aux passagers de montgolfières qu'aux passagers d'avions.

Mais le gouvernement tarde à agir, selon Wendy Tadros. «Entre-temps, nos recommandations sont mises au placard. Simplement dit, les mesures prises sont insuffisantes.»

Le Bureau de la sécurité des transports est un organisme financé par le gouvernement, mais qui possède l'indépendance nécessaire pour critiquer les décisions de Transports Canada. Wendy Tadros en est la dirigeante depuis 2005.