Les deux plus hauts fonctionnaires de Laval ont remis leur démission aux tuteurs de la Ville après une enquête sur leur participation dans le système de partage des contrats municipaux. Du coup, les Lavallois n'auront pas à leur verser d'indemnité de départ.

Dans une résolution, les délégués de la Commission municipale du Québec (CMQ) chargés d'administrer Laval ont annoncé le départ volontaire du directeur général, Gaétan Turbide, et du directeur général adjoint, Jean Roberge. Les deux hommes avaient été suspendus le 3 mai dernier à la veille de leur témoignage devant la commission Charbonneau.

Dès leur arrivée à Laval, les tuteurs disent s'être saisis de ce dossier et avoir «procédé à une enquête sur les conditions et circonstances ayant mené à la suspension de MM. Turbide et Roberge».

Ils ont notamment rencontré les deux hommes afin que ceux-ci donnent leur version des faits. C'est à la suite de ces rencontres qu'ils ont transmis à la Ville de Laval leur lettre de démission, le 7 août, sans attendre les conclusions de l'enquête.

Il n'a pas été possible de savoir ce que cette enquête a permis de découvrir puisque celle-ci a été abandonnée à la suite de leurs démissions. Les tuteurs disent simplement avoir eu «l'éclairage juridique et administratif leur permettant de prendre position» sur l'avenir professionnel des deux hommes.

«Dénouement avantageux»

Contrairement aux anciens maires Vaillancourt et Duplessis, Gaétan Turbide et Jean Roberge n'auront droit à aucune indemnité, allocation ou avantage pour leur départ. Ils conservent simplement leur fonds de retraite.

«C'est un dénouement très avantageux pour Laval et ses citoyens. Quand on démissionne, on met fin à la relation d'emploi, alors il n'y a pas de prime de séparation, pas d'allocation de transition et pas de recours», a indiqué une porte-parole de la CMQ, Sylvia Morin.

Laval avait dû verser 170 000$ à l'ex-maire Alexandre Duplessis, emporté par un scandale sexuel. Gilles Vaillancourt avait quant à lui reçu 250 000$ en novembre 2012 quand il a annoncé sa démission. L'homme a été arrêté le 9 mai par l'Unité permanente anticorruption pour gangstérisme.

Gaétan Turbide devait être le tout premier témoin de la commission Charbonneau à ouvrir le chapitre sur Laval. Les procureurs de l'enquête publique avaient toutefois annulé son témoignage à la dernière minute en raison d'informations mettant en doute sa crédibilité.

C'est donc plutôt son adjoint, Jean Roberge, qui a ouvert le bal. L'homme a admis avoir pris part au stratagème de collusion lorsqu'il dirigeait une firme de génie. Il a également reconnu avoir orchestré le partage des contrats après son embauche à la Ville de Laval en 2008.