La pénurie de logements semble s'être résorbée dans la grande région de Montréal. Or, il reste néanmoins que la hausse du prix des logements inquiète certains observateurs, tandis que d'autres demandent maintenant un règlement pour imposer un «dépôt de garantie» lors de la signature d'un bail.

Encore cette année, les camions de déménagement ont été visibles dans les rues de Montréal le 1er juillet. Par contre, la crise du logement s'étant atténuée, il y avait seulement six familles sans logis au début du mois, selon l'Office municipal d'habitation de Montréal. Un chiffre légèrement inférieur à celui de l'année dernière, «où 10 ménages étaient à la recherche d'un loyer».

Pour le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), la fin de la pénurie du logement se constate également par le taux d'inoccupation dans la métropole. «Il y a actuellement seulement 3 % de logements inoccupés à Montréal. Le chiffre démontre que la situation est moins difficile qu'elle ne l'était», remarque François Saillant, du FRAPRU.

Toutefois, M. Saillant dénonce la hausse du prix des loyers depuis 10 ans à Montréal. Une situation qui cause bien des maux de tête aux familles à faible revenu, dit-il. «Une famille va se tourner vers un cinq et demi pour se loger. Selon la moyenne dans la métropole, ils vont payer 907 $, ou encore 719 $ pour un quatre et demi cette année», explique-t-il.

Le vieillissement du parc locatif dans la métropole inquiète également le FRAPRU.

Pour un dépôt de garantie

De son côté, l'Association des propriétaires du Québec (APQ) sollicite une «refonte» des règlements à la Régie du logement afin, mentionne le regroupement, de l'adapter aux «nouvelles réalités du marché».

Parmi les points soulevés, l'APQ demande un règlement afin d'imposer un «dépôt de garantie» aux locataires. Un moyen de s'assurer que le logement sera remis dans un état convenable à la fin d'un bail, estime l'Associatlon. «Quand le logement est laissé dans un mauvais état, malheureusement, c'est des sommes qui pourraient être consacrées ailleurs dans le logement», fait valoir Martin Messier, président de l'APQ.

L'APQ propose d'imposer 20 % du prix mensuel du logement la première année, et ce, pendant cinq ans. «Les locataires n'ont actuellement aucun incitatif pour laisser le logement propre. Laisser un logement malpropre est à la fois un désagrément pour le nouveau locataire qui pense déménager dans un logement convenable», précise M. Messier.

Selon les données de l'APQ, plus de locataires ont de la difficulté à payer leur loyer le premier jour du mois, comparativement à l'année dernière.