À l'instar de leurs confrères qui ont pris d'assaut la place Tahrir au Caire, au moins 1000 personnes se sont réunies dimanche après-midi à Montréal pour réclamer le départ du président Mohamed Morsi, un an jour pour jour après son investiture à la tête du pays.

«Dégage», «Leave» ou «Erhal», peu importe la langue, le message des manifestants était clair : Mohamed Morsi doit partir, car il n'a pas tenu ses promesses.

«Je suis 100% convaincue que c'est pire maintenant que ça ne l'était avec [le président déchu Hosni] Moubarak», a lancé sans hésiter Randa Ragy, au Canada depuis quatre ans. Selon elle, Morsi a entraîné l'économie égyptienne dans une chute sans pareil. «Il faut séparer la politique de la religion. Les Frères musulmans doivent partir», a-t-elle dit à propos du mouvement politique duquel Morsi est issu.

«Il redonne aux Frères musulmans, mais pas au peuple», a enchaîné Adly Awad, qui a assisté à l'investiture du président en Égypte il y a un an. « Moi, j'étais sceptique dès le départ. Mais la majorité du peuple égyptien a cru aux rêves de Morsi, qui a fait volte-face.» Pour le travailleur du secteur de l'aviation maintenant retraité, l'Égypte doit absolument se doter d'une constitution «purement démocratique et progressiste» et montrer son ouverture au monde.

En Égypte, les organisateurs d'une campagne anti-Morsi ont affirmé plus tôt cette semaine avoir recueilli 22 millions de signatures de personnes réclamant le départ de Morsi. Il y aurait donc un Égyptien sur quatre qui réclame le départ du président.

À Montréal comme sur l'emblématique place Tahrir, les manifestants ont brandi de petits cartons rouges à l'adresse du président, qui martèle son intention de rester en poste jusqu'à la fin de son mandat, en juin 2016. Mais si la marche montréalaise est demeurée pacifique, la colère des manifestants s'est exprimée de manière plus tape-à-l'oeil en Égypte. Là-bas, le quartier général des Frères musulmans a été attaqué avec des cocktails Molotov en fin de soirée dimanche.